Les épidémies d'hier et d'aujourd'hui Et si une pandémie éclatait aujourd'hui ?
Même si l'on ne peut pas préjuger de la tournure que prendraient les événements, force est de constater que les autorités sanitaires internationales sont aujourd'hui beaucoup mieux organisées qu'il y a quelques années ou quelques siècles pour lutter contre une épidémie afin d'éviter qu'elle ne se propage.
De récents exemples permettent d'ailleurs de le démontrer. Il suffit de repenser à la frayeur causée par le SRAS, ce syndrome respiratoire, parti de Chine et qui a éclaté au niveau mondial en 2003, touchant 8 000 personnes, dont 800 en sont mortes. L'Organisation mondiale pour la santé (OMS) a réagi très vite, instaurant à la fois des mesures de quarantaine et d'isolement. Si vous avez voyagé pendant cette période, vous vous souvenez sans doute des précautions prises dans les aéroports à cette époque. "Tout s'est très bien déroulé car les autorités ont réagi très vite", se souvient Antoine Flahaut.
Cette réactivité a permis de limiter les conséquences de cette épidémie. Mais il s'agit là d'un savant dosage : il faut prendre assez de précautions pour que le virus ne se propage pas, ce qui implique notamment des mesures drastiques dans les zones de transit comme les aéroports, sans toutefois sombrer dans la psychose, ce qui est loin d'être facile.
Coopération internationale
Se pose un autre souci : c'est bien l'OMS qui gère ces réactions sanitaires à l'échelon international. Le problème, c'est que contrairement à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), l'OMS n'est pas une instance supranationale : les états sont les décideurs finaux. S'ils ne sont pas d'accord pour coopérer, rien de les y oblige. Pour l'instant, cela n'a pas posé de problème dans un contexte épidémique, mais rien ne garantit la coopération sans limites de tous les états en cas de pandémie. Or, tous les rouages de cette mécanique bien huilée sont très importants pour parvenir à endiguer la maladie. Les autorités sanitaires sont également beaucoup mieux équipées aujourd'hui, d'un point de vue logistique et médicamenteux, qu'il y a quelques dizaines d'années. Des traitements existent pour nombre de maladies à risque endémique. Mais il serait fort compliqué de fabriquer suffisamment de médicaments pour traiter l'ensemble des malades si une pandémie survenait. Les citoyens en semblent d'ailleurs bien conscients, si l'on en juge par les ruées qui ont eu lieu sur le Tamiflu ®, ce médicament qui protège en cas d'épidémie de grippe aviaire.
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