Marie-Josée Leblanc : "Les régimes rapides dérèglent le métabolisme" Régimes hyper-protéinés : inefficaces à moyen terme
Qu'est-ce qu'un régime hyper-protéiné ? Pourquoi ce type de régime est-il si populaire depuis quelques années ?
C'est vrai qu'on en entend beaucoup parler ces temps-ci, mais les régimes hyper-protéinés ne sont pas nouveaux, ils ont fait leur apparition dans les années 1970, notamment avec la méthode Atkins. Il n'y a donc rien de révolutionnaire dans les méthodes actuelles, qui consistent à restreindre drastiquement l'alimentation et à ingérer essentiellement des protéines plutôt que des lipides ou des glucides.
Ce type de régime est-il efficace ?
A court terme oui, c'est sûr, c'est efficace, on perd du poids. Mais pas de la bonne façon. Pour comprendre, il faut savoir où l'organisme puise son énergie. Le plus simple pour lui, c'est d'utiliser directement du glucose. Puisque, dans son régime, on supprime les glucides, il va falloir trouver un palliatif. Dans un premier temps, le corps va se satisfaire des glycogènes, entraînant une grande perte d'eau et donc de poids. Puis, il va devoir puiser dans les protéines et le plus simple pour lui est d'aller les chercher dans les muscles. Ce sont donc les muscles que l'on perd en premier, avant la graisse ! Et le fait de se bourrer de protéines n'y change rien.
"On reprend du poids en reprenant une alimentation normale. C'est l'effet yoyo."
Et à moyen terme, la perte de poids se confirme-t-elle ?
Très rarement, parce qu'en imposant une diminution brutale de l'énergie apportée à l'organisme, on l'oblige à s'adapter pour continuer à fonctionner et cela perturbe énormément le métabolisme. Le corps apprend à fonctionner avec beaucoup moins de calories. Résultat : quand on reprend une alimentation normale, il reçoit trop de calories par rapport à ce qu'il brûle et recommence à stocker l'énergie sous forme de graisse. C'est le fameux effet yoyo.
En outre, on n'apprend pas de bonnes habitudes alimentaires en pratiquant ce régime, il y a donc toutes les chances pour que l'on retombe dans les mêmes travers qui avaient fait grossir avant le régime.