Don d'ovocytes : le faire, le recevoir, quel âge limite ?
Vous souhaitez donner vos ovocytes pour aider un couple à avoir un enfant ? Ou recevoir un don d'ovocytes ? Age limite, conditions, étapes de la procédure... Voici comment ça se passe.
Les conditions pour donner et recevoir des ovocytes ont évolué le 2 août 2021 avec l'élargissement de la PMA aux femmes seules et en couple lesbien, en plus des couples hétérosexuels. A partir du 1er septembre 2022, toutes les donneuses devront obligatoirement consentir à l'accès à leur identité et à leurs données non identifiantes avant de réaliser un don. Les personnes issues d'un don de gamètes ou d'embryons pourront, à leur majorité, demander à avoir accès à l'identité du ou des donneur(s) qui ont permis leur naissance.
Don d'ovocytes en France
En France, le don d'ovocytes, comme tous les autres dons du corps humain, est encadré par la loi de bioéthique. La loi de bioéthique a évolué le 2 août 2021 puisque la PMA est désormais accessible à tout couple formé d'un homme et d'une femme ou de deux femmes ou toute femme seule, non mariée, Il est soumis à trois grands principes : volontariat (la donneuse d'ovocytes ne doit subir aucune pression et signe un formulaire de consentement), gratuité (aucune rémunération n'est perçue en contrepartie du don), anonymat (aucune filiation ne peut être établie entre le ou les enfants issus du don et la donneuse d'ovocytes).
Qui peut donner ses ovocytes ?
Il faut être majeur pour donner ses ovocytes. Les femmes peuvent effectuer cette démarche même si elles n'ont pas encore d'enfants. Elles peuvent le faire qu'elles soient seules, séparées ou divorcées. Il faut aussi être en bonne santé et ne pas oublier que c'est un acte gratuit, réalisé dans un établissement hospitalier. Le consentement du donneur est recueilli par écrit et peut être révoqué à tout moment jusqu'à l'utilisation des gamètes.
Quel est l'âge limite ?
Le don d'ovocytes est possible pour toute femme en bonne santé âgée de 18 à 37 ans.
Combien de dons maximum ?
La loi limite le nombre de dons d'une même donneuse à 2, et le nombre d'enfants issus d'une même donneuse à 10, afin de diminuer le risque d'appariements consanguins.
Est-ce anonyme ?
Le don d'ovocytes est anonyme. Aucun lien de filiation ne peut être établi entre la personne issue d'un don de gamètes ou d'embryons et la donneuse. La donneuse et la personne receveuse ne connaîtront pas leurs identités respectives. Cependant, la loi de bioéthique d'août 2021 autorise les personnes issues d'un don de gamètes ou d'embryons à demander à leur majorité à avoir accès à l'identité de leur donneuse mais aussi à des informations non identifiantes (âge, situation familiale et professionnelle, caractéristiques physiques, état général, pays de naissance, motivations du don). Ces données sont conservées par l'Agence de la biomédecine. Cette nouvelle mesure sera appliquée en septembre 2022 après la création d'une commission qui répondra aux demandes, et d'un registre qui collectera les données relatives :
- aux anciennes donneuses qui se seront manifestées spontanément auprès de la commission ou du centre de don afin de consentir à l'accès à leurs données non identifiantes et à leur identité,
- à toutes les donneuses réalisant un don à compter du 1er septembre 2022.
Comment donner ses ovocytes ?
Il y a plusieurs étapes pour donner ses ovocytes :
- Prendre rendez-vous dans un centre spécialisé. Lors du premier rendez-vous, la technique de don est expliquée et un formulaire de consentement est signé. Le consentement du donneur est recueilli par écrit et peut être révoqué à tout moment jusqu'à l'utilisation des gamètes.
- Réaliser un bilan de l'état de santé pour connaître les antécédents personnels et familiaux.
- Des examens complémentaires sont ensuite prescrits pour évaluer la fonction ovarienne, déterminer le groupe sanguin ; détecter la présence éventuelle de virus (hépatites, VIH…) ; réaliser un caryotype (un examen des chromosomes) pour identifier les facteurs de risque de transmission d'une anomalie génétique à l'enfant issu du don.
- Une consultation avec un médecin anesthésiste est organisée.
- Un entretien avec un psychologue est planifié pour que la donneuse explique les raisons qui l'incitent à entreprendre cette démarche et sur ce qu'implique un don.
Les ovocytes peuvent être donnés soit le jour même (frais) soit après avoir été congelés.
- La stimulation des ovaires débute après quelques injections pour les mettre au repos. Pendant 10 à 12 jours : injections sous-cutanées quotidiennes d'hormones, réalisées par la donneuse elle-même ou par un(e) infirmier(ière), pour stimuler les ovaires et aboutir à la maturation de plusieurs ovocytes. Pendant la stimulation : 3 à 4 prises de sang et/ou échographies ovariennes réalisées pour adapter le traitement à la réponse ovarienne.
- Le prélèvement des ovocytes est réalisé sur une journée à l'hôpital, 35 à 36 heures après la dernière injection. Il se fait sous échographie par voie vaginale, avec une analgésie simple, une anesthésie locorégionale ou générale de courte durée. Le prélèvement dure 10 minutes et est suivi d'un repos de 3 heures. La donneuse peut sortir de l'hôpital à la fin de la journée, à condition d'être accompagnée. Les ovocytes peuvent être donnés soit le jour même (les ovocytes sont frais) soit après avoir été congelés (conservés dans de l'azote liquide à une température de -196°C). Ils sont décongelés le jour de leur attribution à des couples receveurs et/ou à des femmes célibataires en vue d'une assistance médicale à la procréation.
Comment recevoir des ovocytes d'une autre femme ?
Après le prélèvement, les ovocytes sont attribués à des couples et/ou à des femmes célibataires, en vue d'une assistance médicale à la procréation avec la technique de la fécondation in vitro. La fécondation in vitro (FIV) est accessibles aux femmes seules, aux couples de femmes et aux couples hétérosexuels. Elle est prise en charge à 100% par l'Assurance jusqu'au 43 ans de la femme. Le couple ou la femme non mariée qui, pour procréer, recourent à une assistance médicale nécessitant l'intervention d'un tiers donneur doivent préalablement donner, dans les conditions prévues par le code civil, leur consentement à un notaire. Elle consiste à reproduire la fécondation d'un ovule par un spermatozoïde pour obtenir un embryon, en laboratoire. Elle se pratique hors du corps de la femme, c'est-à-dire in vitro, à l'aide d'une éprouvette en matière synthétique à usage unique et dans des milieux de culture dont la composition est proche de l'environnement naturel des trompes. Conformément à la loi de bioéthique actualisée le 2 août 2021, la mise en œuvre de la FIV est précédée d'entretiens particuliers de la femme ou du couple demandeur avec un ou plusieurs médecins et d'autres professionnels de santé du centre où elle se déroulera. Les demandeurs de la FIV sont informés des modalités de l'accès aux données non identifiantes et à l'identité du tiers donneur par la personne majeure issue du don. Toute personne conçue par assistance médicale à la procréation avec tiers donneur peut, si elle le souhaite, accéder à sa majorité à l'identité et aux données non identifiantes du tiers donneur.
Dans quels cas peut-on conserver ses ovocytes pour soi ?
L'autoconservation consiste en la congélation et la conservation de ses propres gamètes (ovocytes ou spermatozoïdes) pour les avoir à disposition si, plus tard, un projet d'enfant devait nécessiter une AMP. Elle ne répond pas d'une indication médicale mais à un choix personnel. Il faut la distinguer de la décision de congeler ses ovocytes pour raison médicale, par exemple avant un traitement qui peut altérer le fonctionnement des ovaires. On parle alors de "préservation de la fertilité" précise l'Agence de biomédecine. Le prélèvement d'ovocytes pour bénéficier de l'autoconservation de ses gamètes en vue de la réalisation ultérieure d'une assistance médicale à la procréation peut être réalisé chez la femme à compter de son 29e anniversaire et jusqu'à son 37e anniversaire. Selon la loi de bioéthique du 2 août 2021, l'auto-conservation de ses ovocytes est possible :
- pour les femmes en vue de la réalisation d'une AMP ultérieure ;
- sans condition d'infertilité ;
- sans condition de don d'une partie des gamètes à autrui ;
- dans le respect de conditions strictes dont certaines sont fixées par décret (limites d'âge, prise en charge médicale et financière…).
Y-a-t-il des conséquences pour la santé ?
L'idée selon laquelle les traitements pourraient à long terme avoir des conséquences sur la fertilité est fausse. Ils ne diminuent ni les chances de grossesse ultérieure, ni n'avancent l'âge de la ménopause. Quant aux effets indésirables, ils sont généralement sans gravité (légers saignements, douleurs, sensation de pesanteur, etc.) et surviennent dans les jours qui suivent le prélèvement. En cas d'interrogations, l'équipe médicale peut être contactée.
Source : Dondovocytes.fr (site créé par l'Agence de la biomédecine).