Pourquoi on se fait plus piquer par les moustiques en vacances ?
C'est directement lié à leur salive...
Les vacances approchent et l'augmentation des piqûres de moustiques aussi. Ces gros boutons qui grattent peuvent vite devenir une nuisance lors de nos moments de farniente et de détente. Face à ce problème, beaucoup partent équipés de répulsifs et baumes en tout genre dans leurs valises. Il faudrait même redoubler de protections antimoustiques quand on s'éloigne de notre domicile selon les explications du Pr Anna-Bella Failloux, professeure d'entomologie médicale à l'Institut Pasteur.
Rappelons d'abord que chez le moustique, c'est seulement la femelle qui pique. Elle insère sa trompe dans la peau et injecte sa salive. À l'intérieur de cette dernière se trouvent de nombreuses molécules qui rendent sa composition très complexe. "C'est ce cocktail de molécules qui déclenche une réaction immunitaire et qui, en fonction de la personne piquée, entrainera une inflammation à l'origine de ce fameux bouton qui démange" nous explique la spécialiste. Plusieurs facteurs influent sur la composition de la salive des moustiques, notamment leur environnement. Par exemple, les mâles et les femelles moustiques recueillent du sucre sur les plantes et les fruits de leur environnement. Cet apport en sucre est essentiel pour qu'ils puissent voler et conditionne la composition de leur salive, mais il varie selon les endroits d'où il provient, les plantes étant différentes selon les lieux. On retrouve cette même variation avec le sang dont les moustiques se nourrissent. Notre sang n'est pas le même que celui de nos voisins, et ce dernier modifie aussi la composition de leur salive.
"Une personne peut ainsi avoir des réactions plus ou moins atténuées selon son historique de piqûre (nombre et lieux, ndlr)", nous apprend l'experte. "Une personne piquée par la même espèce de moustique dans un endroit donné, développe une immunité vis-à-vis de la salive qui a souvent été injectée." Grâce à cette immunité envers les moustiques d'un environnement, il est possible de ne même plus sentir leurs piqûres. Mais lorsque nous quittons notre environnement, pour partir dans un autre lieu, en vacances par exemple, nous n'avons plus d'immunité contre la salive des moustiques présents à cet endroit. Il y a autant de moustiques, mais plus de piqûres et une réaction potentiellement plus forte. "Nous avons toujours l'impression qu'il y a moins de moustique chez nous, alors qu'il y en a tout autant que sur nos lieux de vacances" conclut le Pr Failloux.