Entérocolite nécrosante : causes, chez l'adulte, c'est quoi ?

L'entérocolite nécrosante est une pathologie digestive qui se caractérise par une nécrose plus ou moins prononcée de la muqueuse intestinale. Elle représente l'urgence gastro-intestinale la plus fréquente chez le nouveau-né.

Entérocolite nécrosante : causes, chez l'adulte, c'est quoi ?
© Colin - stock.adobe.com

Définition : c'est quoi une entérocolite ?

L'entérocolite nécrosante est une maladie digestive qui se caractérise par l'inflammation de l'intestin grêle et du colon, associée à une nécrose plus ou moins importante de la muqueuse intestinale. Cette pathologie touche essentiellement le nouveau-né durant ses premières semaines de vie, surtout en cas de prématurité ou de maladie grave. L'entérocolite nécrosante représente l'urgence gastro-intestinale la plus fréquente chez le nouveau-né. Une radiographie abdominale est effectuée pour confirmer le diagnostic. 

Jusqu'à quel âge peut-on être touché ? Possible chez l'adulte ?

"On parle rarement d'entérocolite nécrosante après l'âge de 1 an. Cette pathologie ne touche donc pas l'adulte", indique le Dr Raphaëlle Maudinas, gastro-pédiatre allergologue au CHU de Dijon. En revanche, une entérocolite simple, c'est-à-dire une inflammation de l'intestin grêle et du colon, peut survenir à l'âge adulte, auquel cas elle sera d'origine bactérienne, virale, parasitaire ou inflammatoire.

Quels sont les symptômes ?

L'entérocolite nécrosante se manifeste par :

  • Un changement de comportement du nouveau-né qui devient geignard, irritable 
  • Un refus de s'alimenter 
  • Un abdomen dur et enflé 
  • Des vomissements répétés 
  • La présence de sang dans les selles 
  • Un état apathique : à cause de la douleur, le nouveau-né peut faire un malaise voire tomber en état de choc. 

Quelles sont les causes ?

Dans 90% des cas, l'entérocolite nécrosante survient chez des nouveau-nés vulnérables : "soit des prématurés, soit des enfants qui présentent une malformation digestive, une anomalie au niveau de l'intestin telle que des atrésies, des malrotations ou des étranglements (volvulus)", détaille la gastro-pédiatre. Outre la prématurité, d'autres facteurs de risque existent : un petit poids pour l'âge gestationnel (PAG), une alimentation au lait infantile qui ne protège pas la muqueuse intestinale comme le lait maternel, une anémie, la présence en excès de certaines bactéries dans l'intestin ou encore une asphyxie périnatale, responsable d'une diminution du taux d'oxygène dans le sang du nouveau-né. "Par ailleurs, le facteur déclenchant de l'entérocolite nécrosante peut être infectieux (infection virale ou bactérienne), allergique ou vasculaire. L'immaturité de l'intestin et une mauvaise irrigation sanguine au niveau de l'intestin favoriseraient également la survenue de ces lésions", continue-t-elle. 

Quels sont les traitements pour la soigner ?

"L'entérocolite nécrosante est une maladie sévère qui justifie forcément une hospitalisation et parfois même un séjour en réanimation. Le traitement repose sur la vidange de l'estomac du nouveau-né par l'introduction d'une sonde nasogastrique. Une perfusion est ensuite posée pour administrer des antibiotiques au nouveau-né, le réhydrater et le nourrir", explique le Dr Raphaëlle Maudinas. Dans certains cas, la souffrance digestive du nouveau-né est telle qu'il est indispensable de le mettre à jeun pour reposer le système digestif qui s'avère très abîmé. Dans le stade ultime de l'entérocolite nécrosante, une chirurgie peut se révéler nécessaire. Elle consiste alors à réséquer l'intestin malade.

"Le nouveau-né est ensuite réalimenté avec du lait qui ne contient pas de protéines de lait de vache car même si la cause n'est pas forcément allergique, un intestin qui a souffert est plus à risque de développer une allergie aux protéines de lait de vache par la suite", précise la spécialiste. Et pour cause, la muqueuse intestinale est tellement perméable que les protéines du lait vont passer, ce qui peut constituer une source d'allergie secondaire.

Quel est le pronostic ? 

On estime que 70 à 80% des nouveau-nés atteints d'entérocolite nécrosante survivent. "La récupération est satisfaisante si les nouveau-nés sont pris en charge dans un service adapté, que leur système digestif est mis au repos et qu'ils sont réhydratés. La cicatrisation peut demander plusieurs jours à plusieurs semaines", rassure notre interlocutrice. 

Merci au Dr Raphaëlle Maudinas, gastro-pédiatre allergologue au CHU de Dijon