Diabétologue : consultation, rôle, prix, pour qui ?
Le diabète est une maladie complexe qui nécessite un suivi régulier par un médecin spécialiste : le diabétologue. Comment se déroule une consultation ? Comment s'y préparer ? Réponses avec le Pr Boris Hansel, endocrinologue, diabétologue et nutritionniste à l'hôpital Bichat.
Définition : qu'est-ce qu'un diabétologue ?
Le diabétologue est le médecin spécialiste du diabète. Mais son métier ne s'arrête pas là, puisque en France, la spécialisation est "Endocrinologie, Diabétologie, Nutrition". Il est donc également spécialiste de l'endocrinologie, c'est-à-dire de toutes les maladies hormonales et métaboliques. En l'occurrence, le diabète fait partie des maladies hormonales puisqu'il implique des problèmes de fabrication ou d'utilisation de l'insuline, hormone fabriquée par le pancréas.
Quelles sont les indications ?
Si le diabétologue est le médecin spécialiste du diabète, il prend aussi en charge les pathologies de la thyroïde, les problèmes de cholestérol et de triglycérides, et d'une manière générale, les perturbations métaboliques liées à l'excès de poids. "Il faut savoir qu'il existe des spécialités supplémentaires et complémentaires que le diabétologue peut ou pas acquérir, notamment la nutrition, explique le Pr Boris Hansel. Comme le diabète est une pathologie en grande partie liée à la nutrition, il est assez logique que le diabétologue-endocrinologue ait un minimum de formation en nutrition, afin de pouvoir évaluer la relation entre la nutrition et le diabète. En ce qui concerne le diabète gestationnel, les sages-femmes et infirmières en obstétrique peuvent bénéficier d'une formation afin de donner un appui au travail du diabétologue, mais les décisions thérapeutiques reviennent au diabétologue, qu'il s'agisse d'un diabète de type 1, de type 2 ou d'un diabète gestationnel."
Où exerce-t-il ?
Le diabétologue peut exercer dans un hôpital public, une clinique privée ou en libéral dans son cabinet.
Comment se passe une consultation ?
Durant la première consultation en endocrino-diabétologie, le médecin s'intéresse à toute la vie du patient, à ses antécédents et aux traitements qu'il prend parce que toutes les pathologies s'imbriquent entre elles, et que les médicaments ont des interactions entre eux. "Le point clé du diabète, c'est qu'il s'agit d'une maladie chronique : il y a donc un rythme à tenir dans la pratique d'examens complémentaires et dans le rythme des consultations, qui varie selon les patients. Cela peut aller de 3 mois à 1 an, car certains patients nécessitent un ajustement de traitement. Le deuxième point clé, c'est l'éducation thérapeutique, l'objectif étant de transmettre au patient des connaissances, mais aussi des compétences pour gérer sa maladie", indique l'endocrino-diabétologue. Enfin, le troisième point clé repose sur l'adaptation thérapeutique de tous les traitements qui tournent autour du diabète mais aussi des facteurs de risques cardiovasculaires (tension artérielle, cholestérol, sédentarité, alcool, tabac…) car il faut à tout prix éviter d'avoir des complications cardiovasculaires. Une consultation dure entre 15 minutes et une heure, suivant le temps de consultation disponible du médecin et suivant les besoins du patient.
Comment se préparer à une consultation ?
Une consultation spécialisée qui a lieu une à deux fois par an doit être préparée. Il faut penser à réunir tous les éléments de son dossier médical (examens sanguins, imagerie, automesure de pression artérielle, résultats d'examens effectués chez un ophtalmologiste en cas de diabète…) afin d'aider le spécialiste à orienter sa prise en charge. "Bien que tous les centres ne soient pas encore équipés de la même manière, les outils de suivi et d'accompagnement des patients à distance sont de plus en plus développés. Ils permettent l'envoi de questionnaires et de certains documents en amont, ce qui permet de gagner du temps pour le véritable échange humain, précise le Pr Boris Hansel. Le concept de télésurveillance du diabète, qui est installé depuis 3 ans, est désormais remboursé par l'Assurance Maladie pour les patients sous insuline dont le diabète peine à être équilibré." Cela permet d'améliorer considérablement le suivi des patients, il faut que ces derniers sachent qu'ils peuvent avoir accès à la télésurveillance quand ils sont sous insuline et que leur diabète n'est pas parfaitement équilibré ", commente le spécialiste.
Comment devenir diabétologue ?
11 ans d'études sont nécessaires pour devenir diabétologue. Après l'obtention du baccalauréat, il faut réussir le concours d'entrée en médecine. Si le classement aux épreuves classantes nationales (ECN) en sixième année le permet, il faudra choisir la spécialisation "Endocrinologie, Diabétologie, Nutrition" (EDN).Ce troisième cycle est composé de trois phases :
- La phase socle qui permet d'acquérir les bases de la spécialité. Elle dure un an. Deux stages, dont un en CHU, sont obligatoires.
- La phase d'approfondissement qui dure deux ans et à l'issue de laquelle l'interne devra avoir soutenu sa thèse. Quatre stages devront être effectués pendant cette période.
- La phase de consolidation d'une durée de un an, qui permet à l'interne d'avoir des responsabilités de manière progressive. L'obtention du diplôme d'études spécialisées (DES) ne sera effective qu'après validation de cette dernière phase. Un stage d'un an ou deux stages de six mois devront aussi avoir été validés.
Prix et remboursement
Le prix d'une consultation chez le diabétologue varie selon le fait qu'il soit conventionné ou non. Dans la mesure où il s'agit d'un médecin spécialiste, l'Assurance Maladie rembourse à hauteur de 70%, à condition d'avoir respecté le parcours de soin, c'est-à-dire d'avoir consulté son médecin traitant au préalable. Les éventuels dépassements d'honoraires peuvent être pris en charge par la mutuelle, selon le contrat qui a été souscrit.
Merci au Pr Boris Hansel, endocrinologue diabétologue et nutritionniste à l'Hôpital Bichat. Coordonnateur de la chaine santé de l'université de Paris. www.pums.fr.
Source : La réforme du troisième cycle : UNITED en partenariat étroit avec l'ISNI pour représenter les internes d'EDN