Des joues toutes rouges "comme après une claque" : c'est quoi la 5ème maladie ?
Le mégalérythème aussi appelé "cinquième maladie" repart à la hausse au printemps, surtout chez les enfants de 5 à 10 ans.
Dû au virus "Parvovirus B19", le mégalérythème épidémique aussi appelé "cinquième maladie" est fréquent au printemps chez les enfants et survient "sous forme de petites épidémies" nous précise la pédiatre Sylvie Hubinois. Sa caractéristique majeure ? L'enfant a les joues très rouges comme s'il avait reçu une claque, on parle d'ailleurs parfois du "syndrome des joues giflées". Il est fatigué et a aussi des boutons. "Le mégalérythème est une maladie éruptive de l'enfant, le plus souvent bénigne. Elle touche le plus souvent des enfants entre 5 et 10 ans" poursuit le Dr Hubinois.
Comment on l'attrape ? Est-ce contagieux ?
Le mégalérythème se déclenche après 6 à 14 jours d'incubation du virus. Celui-ci est transmis par voie respiratoire (une personne contaminée tousse, éternue ou expire) ou par contact direct avec un objet ou une surface contaminée. "Le mégalérythème est contagieux, mais pas autant que la varicelle. Il n'est pas une cause d'exclusion formelle de collectivité" souligne le Dr Sylvie Hubinois. La transmission peut également se faire par les transfusions sanguines, ou au cours de la grossesse.
Quels sont les symptômes caractéristiques ?
"Comme toutes les petites maladies virales, le mégalérythème se manifeste par une petite fièvre, une petite fatigue. Apparaît ensuite une éruption relativement caractéristique : les joues sont très rouges, comme souffletées, comme après une claque, puis cette éruption a une extension centrifuge et descend vers le tronc, les extrémités. Sur le thorax et les extrémités, l'éruption n'est pas rouge mais apparaît sous la forme de petites bandes ou macules rosées, indique la pédiatre. Certains enfants peuvent présenter de légères douleurs articulaires. Cette éruption peut avoir une évolution trainante de 2 à 3 semaines" précise le Dr Sylvie Hubinois.
Une prise de sang pour confirmer le diagnostic
La présence des symptômes suffit en général à poser le diagnostic de mégalerythème. "Lorsque les signes sont plus atypiques, et que l'on doit confirmer un diagnostic, deux tests peuvent être réalisés : un test diagnostique PCR (polymerase chain reaction) qui consiste en la recherche d'ADN dans les sécrétions oropharyngées, ou une sérologie qui recherche des anticorps. En cas de doute, une deuxième sérologie (prise de sang, ndlr) peut être effectuée 2-3 semaines plus tard" indique le Dr Sylvie Hubinois.
Des risques de complications, surtout chez la femme enceinte
Si la maladie est bénigne pour l'enfant le plus souvent, "il y a un risque de complications pour les enfants présentant des maladies hémolytiques : thalassémie, drépanocytose, sphérocytose… Cela peut entraîner une anémie aiguë par absence de fabrication des globules rouges au niveau de la moelle" indique la pédiatre. Le mégalérythème présente aussi des risques chez la femme enceinte. "La contamination d'une femme enceinte peut entrainer de graves complications pour le fœtus quel que soit le stade de la grossesse si la maman n'est pas immunisée" informe le Dr Sylvie Hubinois. "Une femme enceinte qui a eu des contacts avec un enfant infecté peut bénéficier d'un prélèvement sanguin afin de savoir si elle est immunisée." Mieux vaut consulter le médecin traitant pour lui faire de l'exposition au virus.
Pas de traitements particuliers
"Le mégalérythème ne nécessite pas de traitement en général d'autant plus qu'il n'occasionne souvent pas une forte fièvre. Si l'enfant n'est pas bien, on peut lui donner du paracétamol, indique la pédiatre. Si les enfants à risque présentent une anémie, une transfusion sanguine doit être réalisée." Il n'existe pas de vaccin contre le mégalerythème épidémique, mais une fois qu'une personne a été infectée par le virus, elle est immunisée toute sa vie.
Merci au Dr Sylvie Hubinois, pédiatre à Saint-Germain-en-Laye.