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Quelle est la maladie mentale la plus difficile à soigner ?

L'entourage du patient est capital dans l'évolution de la maladie.

Plus d'un adulte sur cinq est touché par des troubles psychiatriques en France, selon l'Institut du Cerveau. Parmi eux, les troubles anxieux, la dépression, les troubles bipolaires, la schizophrénie, les troubles de l'alimentation... Comme n'importe quelle maladie, les troubles psychiques se soignent mais certains avec plus de difficultés que d'autres.

D'ailleurs, existe-t-il une maladie mentale plus difficile à soigner que les autres ? "Pas du tout" nous répond le Dr Guillaume Camelot, psychiatre. "La souffrance mentale prend différentes formes et en psychiatrie, différentes maladies psychiatriques. Il y a d'abord le type de maladie mentale et le degré de sévérité de la maladie. La difficulté à soigner la maladie dépend davantage de son degré de sévérité et de certains facteurs de résistance, que du type de maladie."

Certains symptômes témoignent de la sévérité d'une maladie mentale et compliquent sa guérison. "Parmi les plus inquiétants, l'atteinte du discernement du patient. Il implique sa capacité à faire des choix de façon libre par rapport à sa maladie." Cette abolition du discernement est un des facteurs de gravité, quel que soit le type de maladie. On la retrouve par exemple "chez un patient souffrant d'un trouble psychotique gravement décompensé, marqué par un délire envahissant, l'empêchant de distinguer le réel des idées délirantes. Elle peut également survenir chez un patient atteint de trouble bipolaire en phase de manie aiguë. Dans de telles situations, la prise en charge devient très urgente."

Autre facteur de gravité, l'atteinte des conduites instinctuelles c'est-à-dire celles qui se rapportent aux besoins de base de l'individu. Le patient présente un trouble important et durable pour dormir, il mange moins, perd du poids, a du mal à se concentrer. "Ce sont vraiment des éléments qui vont inquiéter en psychiatrie" et qui compliquent le traitement de la maladie. "Il y a des maladies psychiatriques qui seront temporaires et qui, avec un traitement et une prise en charge adaptée, pourront être en rémission totale (la dépression par exemple, ndlr). Tandis que d'autres, comme la schizophrénie ou le trouble bipolaire, sont des maladies chroniques." Un traitement adapté est cependant proposé avec pour objectif de contrôler la maladie.

Face à ces problématiques, le Dr Camelot rappelle l'importance pour le malade d'être entouré. "C'est souvent difficile d'accepter un diagnostic de maladies mentales, il peut être dur d'en parler à son entourage. Cela peut augmenter la vulnérabilité sociale et donc freiner l'accès aux soins. Or, l'environnement est le premier degré de soutien par les proches dont dispose le patient. Le pronostic est altéré dans des situations d'isolement extrême ou de précarité." Le Dr Camelot rappelle que toute maladie psychiatrique peut bénéficier d'une prise en charge adaptée. "Même dans les formes les plus sévères, il ne faut jamais baisser les bras car des solutions efficaces existent."

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