Cyclothymie : symptômes, comment soigner ce trouble ?
La cyclothymie est un trouble de l'humeur se situant dans le spectre de la bipolarité, au cours duquel les périodes euphoriques et les périodes dépressives et d'irritabilité se succèdent. Quels sont les traitements pour la soigner ?
Les troubles cyclothymiques toucheraient de 0.4 à 1% de la population (hommes, femmes, enfants). Le début du trouble cyclothymique est repéré chez l'adolescent ou le jeune adulte. C'est quoi une personne cyclothymique ? Quels traitements pour soigner la cyclothymie ?
C'est quoi une personne cyclothymique ?
La cyclothymie ou trouble cyclothymique est une forme (atténuée) de troubles bipolaires. Ce trouble de l'humeur évolue de manière chronique et fluctuante par des périodes euphoriques et des périodes dépressives, sans lien particulier avec les événements de la vie. Il provoque un mal-être et des difficultés dans la vie professionnelle et familiale. On constate que 15 à 50% des troubles cyclothymiques évoluent vers des troubles bipolaires de type 1 ou 2. Les personnes cyclothymiques ont une forte propension à l'anxiété, aux peurs et aux angoisses. En couple, cela peut se traduire par une jalousie extrême. "A ma connaissance, il n'existe pas de classification de formes cliniques de cyclothymie, explique Ludovic Samalin, médecin psychiatre au CHU de Clermont-Ferrand. On peut en revanche distinguer le tempérament cyclothymique, la personnalité cyclothymique et la cyclothymie (ou trouble cyclothymique) mais ce sont 3 entités distinctes et non des formes cliniques de cyclothymie".
Quelles sont les causes de la cyclothymie ?
Le fait d'avoir dans sa famille des personnes ayant des troubles bipolaires constitue un facteur de risque de développer une cyclothymie. "Les autres facteurs de risque de développer des troubles bipolaires dont la cyclothymie, sont l'abus de drogues ou d'alcool, des événements stressants tristes ou heureux (divorce, mort d'un proche, naissance...) ou encore un mode de vie déséquilibré (sommeil déréglé, travail de nuit...)", rappelle le spécialiste.
Quels sont les symptômes de la cyclothymie ?
Les symptômes de la cyclothymie sont ceux des troubles bipolaires en moins sévères. "La maladie se caractérise par une alternance de périodes de dépression et de périodes hypomaniaques", poursuit le médecin. Les symptômes dépressifs (perte d'énergie, sentiment d'inutilité, perte d'intérêt à l'égard des choses qui procurent normalement du plaisir) sont insuffisants en nombre ou en intensité pour atteindre les critères d'un épisode dépressif caractérisé. De manière similaire, les symptômes hypomaniaques (sentiment inhabituel d'euphorie, irritabilité, hyperactivité, volubilité, sentiment exagéré d'estime de soi, absence d'introspection…) sont insuffisants en nombre ou en intensité pour atteindre les critères d'un épisode hypomaniaque. "C'est pour cela que l'on considère que le trouble cyclothymique est une forme atténuée voir prodromique de trouble bipolaire."
Comment savoir si je souffre de cyclothymie ?
Le diagnostic de cyclothymie est posé par un psychiatre si une personne présente depuis au moins deux ans les périodes de symptômes présentés ci-dessus.
Quels traitements pour soigner la cyclothymie ?
La cyclothymie, comme tous les autres troubles bipolaires, se traite avec des médicaments : des stabilisateurs de l'humeur tel que le lithium, les antipsychotiques de seconde génération et certains anticonvulsivants. "Une psychothérapie cognitive et comportementale peut être envisagée en association au traitement médicamenteux", précise notre interlocuteur. Des séances de psychoéducation ont pour objectif de faire mieux comprendre et connaître leur maladie et le traitement aux malades (reconnaître les éléments déclencheurs des épisodes maniaques et dépressifs, connaitre les médicaments, comment gérer le stress, instaurer un style de vie régulier...) cela afin de réduire leurs symptômes et leur fréquence.
► Il est possible d'optimiser la prévention des rechutes des périodes hypomaniaques ou des périodes dépressives "en évitant les situations stressantes et en apprenant à se détendre grâce à la méditation ou au yoga" argumente le Dr Samalin. Bien dormir est essentiel. Ne pas assez dormir est en effet un facteur favorisant l'apparition d'une période d'excitation hypomaniaque. Il est conseillé d'arrêter de boire ou de limiter la consommation d'alcool car un excès d'alcool peut être un déclencheur de périodes hypomaniaques ou dépressives. La consommation de drogues est formellement déconseillée.
Merci au Dr Ludovic Samalin, médecin psychiatre au CHU de Clermont-Ferrand pour sa relecture.