Pourquoi on a faim quand on ne fait rien ? (et comment résister)

Le truc c'est de "grignoter intelligemment".

Pourquoi on a faim quand on ne fait rien ? (et comment résister)
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Une tablette de chocolat devant la télévision, un morceau de fromage en attendant le dîner, une demi baguette en rentrant du travail… Lorsque l'ennui nous guette, on a tendance à se jeter sur des aliments réconfortants, sucrés, salés ou gras. Ce phénomène n'a rien d'étonnant, mais avec un tant soit peu de volonté, il est possible de résister à la tentation.

Lorsque l'on mange alors que l'on ne fait rien, c'est pour deux raisons : anesthésier sa pensée ou éviter d'être seul. L'acte de manger devient alors une distraction. "Des expériences menées avec les souris ou les rats ont permis de mettre en évidence ce phénomène. Quand on enferme les souris dans un espace clos et qu'on leur met de la nourriture, elles tournent en rond et au bout d'un certain temps, l'acte de manger leur permet de se distraire et de couper leurs journées", nous rapporte le Dr Jean-Michel Cohen, médecin nutritionniste, auteur de nombreux ouvrages et fondateur de la méthode Cohen. Quand quelqu'un est seul ou qu'il s'ennuie dans sa maison, il a tendance à aller assez régulièrement dans la cuisine pour grignoter, cela lui permet d'occuper sa pensée.

Autrement dit, l'envie de manger n'est pas une sensation physique. C'est la tête qui réclame de la nourriture, non l'estomac. On mange pour combler un vide. Là où le bât blesse, c'est que l'on se dirige généralement vers des aliments sucrés comme du chocolat, des bonbons, des viennoiseries, des biscuits parce qu'ils nous apportent un certain réconfort. D'autres préfèrent les aliments gras et salés comme le fromage, les gâteaux apéritifs ou encore le saucisson. Dans les deux cas, on a tendance à ingérer ces aliments de façon compulsive et en grandes quantités. Par conséquent, si on grignote trop souvent, la prise de poids sera inévitable. 

Pour limiter ces fringales, il convient d'abord de se demander si on a réellement faim ou si c'est l'ennui qui parle. Dans le deuxième cas, il va falloir trouver une activité pour combler le vide ressenti : aller marcher, boire de l'eau ou une tisane, lire un livre, écouter de la musique, téléphoner à une amie…bref, tout ce qui peut nous faire penser à autre chose. Mais, admettons-le, c'est plus facile à dire qu'à faire, surtout quand on en a pris l'habitude. 

Le plus simple pour éviter de craquer est de ne rien avoir à disposition. Il faut ensuite apprendre à grignoter intelligemment. "On peut préparer des collations à moindre coût calorique, que l'on pourra grignoter quand on passe par la cuisine" comme par exemple :

→ Des cubes d'ananas

→ Des quartiers de pomme pré-découpés

→ Des patates douces au four sous forme de frites sans matières grasses. "Elles vont caraméliser en surface et donc apporter un peu de sucre mais avec pas mal de fibres, ce qui est intéressant d'un point de vue nutritionnel", détaille-t-il.

Il est nécessaire que ces ingrédients restent à portée de vue pour que cela réveille un arc réflexe : "Je vois ça donc attention, je ne dois pas compulser."