Où trouver des phyto-oestrogènes ?

Les phyto-œstrogènes sont des composés présents dans certains végétaux capables de mimer l'action des œstrogènes. Où en trouver ? Quel est leur rôle ? Quels sont leurs dangers ?

Où trouver des phyto-oestrogènes ?
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Que sont les phyto-œstrogènes ?

Les œstrogènes sont des hormones féminines sécrétées par l'ovaire qui sont impliquées dans la formation, le développement et le maintien des caractères sexuels féminins  secondaires (seins, vulve) au moment de la puberté. Les phyto-œstrogènes sont des composés que l'on trouve dans certains aliments d'origine végétale et compléments alimentaires qui sont similaires aux œstrogènes naturels d'un point de vue chimique. On attribue aux phyto-œstrogènes la capacité de mimer l'action des œstrogènes et d'entraîner les mêmes effets sur l'organisme. Il existe plusieurs types de phyto-œstrogènes mais les isoflavones, que l'on trouve dans le soja ou les produits à base de soja, sont ceux que l'on étudie le plus.

Quel est le rôle des phyto-œstrogènes ?

"Les phyto-œstrogènes n'ont pas de rôle particulier. Ils vont remplacer et moduler l'action des œstrogènes naturels du corps mais ils ne sont pas indispensables. Ils peuvent être intéressants chez certaines personnes qui n'ont pas assez d'œstrogènes naturels", indique Maxime Messegué. 

Dans quels aliments ou plantes les trouver ?

On trouve des phyto-œstrogènes dans de nombreux aliments tels que :

  • le soja,
  • le tofu,
  • la sauge,
  • le trèfle,
  • le houblon,
  • les légumineuses (haricots rouges, lentilles, pois chiche),
  • les graines de lin et de sésame,
  • le son d'avoine

Et certains légumes comme les petits pois, les carottes, les lentilles, l'ail, le brocolis et les pois mange tout. Toutefois, c'est le soja qui en contient le plus. 

Il est recommandé de les éviter à certaines périodes de la vie, notamment la grossesse

Quels sont les symptômes d'un manque de phyto-œstrogènes ?

Il est possible de manquer d'œstrogènes mais pas de phyto-œstrogènes car ils ne sont pas indispensables à l'organisme. Les symptômes d'un manque d'œstrogènes comprennent : des bouffées de chaleur, des maux de tête, une fatigue intense, une sécheresse vaginale, une irritabilité, des douleurs articulaires et une perte de libido. 

Quand faut-il prendre des phyto-œstrogènes en complément alimentaire ? 

Les phyto-œstrogènes en complément alimentaire seraient particulièrement intéressants pour soulager les symptômes liés à la ménopause. Ils représenteraient une alternative naturelle aux œstrogènes de substitution. Ils pourraient aussi être intéressants en prévention de certaines maladies chroniques. "Par principe de précaution, il est recommandé de les éviter à certaines périodes de la vie, notamment la grossesse, compte tenu de l'incertitude concernant leurs effets. Selon certaines études, les phyto-œstrogènes permettraient d'améliorer la santé cardiovasculaire en réduisant le taux de cholestérol et en réduisant l'inflammation. Dans tous les cas, il faut garder à l'esprit que les phyto-œstrogènes ne sont pas anodins, surtout sous la forme de compléments alimentaires", précise le diététicien-nutrtionniste.  

Faut-il prendre des phyto-œstrogènes à la ménopause ?

Les études se contredisent à ce sujet. Certaines affirment que la prise de compléments alimentaires est intéressante à la ménopause pour limiter les sautes d'humeur, les bouffées de chaleur et autres désagréments liés à la ménopause. "En réalité, si les phyto-œstrogènes agissent sur les mêmes récepteurs que les œstrogènes, ils restent beaucoup moins puissants. Par conséquent, leur efficacité est moindre. Certaines femmes vont remarquer une diminution de leurs symptômes et pas d'autres", nuance notre interlocuteur.

Quels sont les dangers des phyto-œstrogènes ?

Le lien entre les phyto-estrogènes et les cancers hormonaux-dépendants fait couler beaucoup d'encre. Certains travaux montrent que la consommation de phyto-œstrogènes aurait un effet protecteur contre le cancer du sein tandis que d'autres affirment qu'il pourrait favoriser son développement. Pour l'heure, les données scientifiques disponibles ne permettent pas d'aller avec certitude dans un sens ou dans l'autre. 

Merci à Maxime Mességué, diététicien-nutritionniste.

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