Les 4 conseils simples d'un hépatologue pour éviter une maladie du foie

Un foie malade et c'est la catastrophe pour l'organisme...

Les 4 conseils simples d'un hépatologue pour éviter une maladie du foie
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Le foie est un organe indispensable dans l'organisme : il assure plus de 300 fonctions essentielles au bon fonctionnement du corps, d'où l'importance d'en prendre soin. "Si le foie ne parvient plus à assurer ses fonctions, le reste de l'organisme souffrira rapidement de l'absence de nutriments et de l'accumulation de déchets et de toxiques dans le sang", nous explique d'emblée le Pr Patrick Marcellin, hépatologue à l'hôpital Beaujon et Président de l'association de lutte contre les maladies du foie (APHC). En France, le nombre de maladies du foie a nettement augmenté ces dernières années, notamment la maladie du foie gras (NASH). Pourtant, grâce à quelques réflexes de bon sens, les maladies hépatiques pourraient être évitées. 

1. Pas plus de 2 verres d'alcool par jour (et pas tous les jours)

L'alcool est extrêmement toxique pour le foie. "80% des maladies du foie sont liées à une consommation excessive d'alcool et aux hépatites, pouvant elles-mêmes être causées par l'alcool, indique le Pr Marcellin. Le foie traite tout ce que l'on ingère et joue alors un rôle de filtre : il est capable de métaboliser l'alcool grâce à différentes enzymes. Néanmoins, le foie ne peut neutraliser qu'une certaine quantité d'alcool dans un temps donné. Lorsque la quantité d'alcool est trop importante, le foie ne peut plus la traiter correctement. Conséquence : les toxines contenues dans l'alcool s'accumulent dans les cellules hépatiques et endommagent le foie. C'est la quantité d'alcool avalée qui est toxique pour le foie, peu importe qu'il s'agisse d'un alcool "fort" (whisky, vodka, gin, rhum...) ou d'un alcool "léger" comme de la bière. Quel que soit le breuvage, le foie n'aime pas les excès. Il n'existe pas de seuil de consommation permettant de limiter totalement les risques de développer une maladie alcoolique du foie, néanmoins, Santé publique France et l'Institut national du Cancer ont établi des valeurs repères de consommation d'alcool qui sont :

  • Maximum 10 verres d'alcool standard par semaine
  • Pas plus de 2 verres standard par jour (homme et femme) et ce, pas tous les jours. Les experts recommandent d'avoir des jours dans la semaine sans consommation d'alcool. 

2. Modérer la consommation de viande rouge (et de vitamine C)

Une partie des maladies du foie sont déclenchées par une surcharge en fer dans l'organisme, appelée "hémochromatose". Cette maladie est le plus souvent d'origine génétique et on ne peut donc pas la prévenir. Une autre forme de surcharge en fer est dite "acquise" provoquée par un excès d'absorption du fer, par des transfusions sanguines répétées, ou par un excès d'absorption orale. "Pour prévenir la surcharge en fer, il n'est pas conseillé de suivre un régime sans fer, mais il convient toutefois de modérer les aliments riches en fer (comme la viande rouge) et surtout la prise de vitamine C en comprimés car elle augmente l'absorption du fer". La prise de thé, à condition qu'elle corresponde à des volumes assez importants, peut être modérément bénéfique (car le thé diminue l'absorption du fer). 

3. Attention aux aliments gras (surtout à la ménopause)

Les maladies du foie peuvent être déclenchées par un excès de graisse dans le foie, soit une "stéatose hépatique non alcoolique" (NASH) qui peut évoluer en cirrhose ou en cancer du foie. Elle peut concerner tout le monde, à n'importe quel âge. "Elle touche surtout les hommes de plus de 50 ans, mais aussi les femmes après la ménopause chez des gens qui ont une surcharge pondérale même légère, qui ont un régime alimentaire "à l'américaine" (soda, fast-food, alimentation riche en glucides...) ou peu équilibré ou qui présentent certains facteurs de risque (du diabète, du cholestérol, des triglycérides, ou de l'hypertension artérielle), liste le Pr Patrick Marcellin. Parfois, perdre 4-5 kilos permet déjà d'éliminer une bonne partie de graisse dans le foie."

4. Surveiller ses transaminases

En cas de facteurs de risque préalablement cités ou en cas de symptômes d'alerte comme un foie lourd ou douloureux, des selles noires ou une fatigue qui persiste, "parlez-en à votre médecin qui pourra vous prescrire des examens complémentaires (prise de sang pour évaluer le taux de transaminases ou des gamma GT) afin de surveiller la santé de votre foie", indique l'hépatologue. Un taux élevé de transaminases est le reflet d'une atteinte du foie. 

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