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Prostate : à partir de quel taux de PSA faut-il s'inquiéter ?

C'est une analyse quasi-incontournable dans la vie des hommes.

La majorité des hommes le connaissent, surtout passé 50 ans. Le taux de PSA (pour "Antigène Spécifique de la Prostate" en français) est un marqueur sanguin spécifique de la prostate. Il est sécrété par les cellules normales de la prostate mais aussi par les cellules cancéreuses quand elles se développent dans cet organe (exclusivement masculin). Ce type de cancer ne provoque généralement pas de symptômes sauf à un stade très avancé. L'analyse du taux de PSA aide alors à le détecter. "Les cellules cancéreuses expriment de manière beaucoup plus importante le PSA. Une élévation de ce taux peut donc être lié à un cancer débutant ou avancé" nous explique le Dr Guillaume Ploussard, chirurgien urologue et cancérologue. L'élévation du taux de PSA peut aussi avoir lieu "quand la prostate est volumineuse (adénome) dans le cadre d'une infection (prostatite) ou d'une inflammation chronique de cette dernière" précise le Dr Natacha Naoun, oncologue médical au centre Gustave Roussy. Ces infections peuvent être d'origine très variées et sont des infections urinaires masculines.

Le dosage du PSA est généralement décidé après discussion avec le médecin généraliste. Plus le volume de la prostate est important, plus il y a des risques de sécréter l'antigène. Et comme la prostate augmente naturellement en volume avec l'âge, "on commence à suivre particulièrement les hommes à partir de 50 ans" poursuit le Dr Ploussard. Les problèmes urinaires que peuvent rencontrer les patients font également partie des symptômes poussant les patients à consulter. Le dosage se fait par prise de sang. "Quand on met en place un dépistage du taux de PSA, c'est associé à un examen clinique avec un toucher rectal" ajoute le Dr Naoun. Quel taux doit alors inquiéter ? Faire penser à un cancer ?

Le seuil "alarmant"

"Il n'y a pas vraiment de norme puisque le taux de PSA varie selon l'âge" clarifie l'oncologue médical. Néanmoins "le seuil retenu habituellement comme pouvant être alarmant est de 4 nanogrammes de PSA". Si un tel taux est notifié, il est conseillé de consulter un médecin urologue pour réaliser des examens complémentaires telle qu'une IRM prostatique. Concernant la prise en charge, il est important de comprendre que le but n'est pas de faire baisser le taux de PSA "mais de traiter la cause de son l'élévation" explique le Dr Naoun. Elle rappelle par ailleurs que le taux de PSA a plusieurs raisons d'augmenter en dehors du cancer de la prostate : "Si le taux est élevé dans le cadre d'une infection, on va prescrire un traitement par antibiotiques. Si cette élévation s'est produite à cause d'une prostate volumineuse, il n'y a rien à faire sauf si elle empêche les urines du patient de s'écouler correctement."