12 personnes sont mortes : ce médicament ne doit jamais être pris en cas de rhume

Mal de tête, de gorge, fièvre, courbatures, toux. Face aux symptômes douloureux des infections hivernales, on peut être tenté de prendre des médicaments plus forts pour aller mieux. Prudence : des infections bactériennes graves sont "régulièrement rapportées" à cause de certains médicaments informe l'Agence du médicament. Elle annonce même le décès de douze personnes "dont des enfants et de jeunes adultes en bonne santé". "Le paracétamol reste le médicament à privilégier pour traiter la fièvre ou la douleur, en cas d'infection courante - angine, rhinopharyngite, sinusite, otite, infection dentaire ou cutanée - ou en cas de syndrome grippal ou de varicelle" rappelle l'autorité. Le paracétamol est la molécule active du Doliprane® et du Dafalgan®. À l'inverse, "les AINS ne doivent être envisagés qu'en deuxième intention, après avis médical". Qu'est-ce que c'est ?

Les AINS sont les anti-inflammatoires non stéroïdiens (ils ne contiennent pas de cortisone). Le plus connu est l'ibuprofène. C'est ce médicament qu'il faut absolument éviter si on a un rhume, une grippe ou une autre maladie hivernale parce qu'il peut amplifier la diffusion de bactéries dans le corps, comme les streptocoques ou les pneumocoques, et causer de graves complications. "Les anti-inflammatoires non stéroïdiens comme l'ibuprofène peuvent masquer les symptômes d'une infection bactérienne et retarder un traitement adapté" explique l'ANSM. Selon son rapport d'expertise, 162 cas d'infection bactérienne ont été recensés avec l'ibuprofène. Parmi eux, 9 sont décédés, pour 24 le pronostic vital a été engagé et 3 gardent des séquelles.

Même si le médecin prescrit ce médicament, il ne faut pas le prendre

Ces infections ont provoqué des complications graves : sepsis (fièvre, tachycardie, respiration rapide, confusion), chocs septiques, méningites et infections cutanées sévères. Le message des autorités est clair : "Évitez de prendre un AINS si vous avez les symptômes d'une infection comme de la fièvre, de la toux, de la fatigue et des douleurs." Donc pas d'ibuprofène (Advil®, Nurofen®, Ibuprofène® générique, RhinAdvil®...) quand on a une grippe, une otite, une angine, une bronchite, un rhume ou encore la varicelle. Et ce, même si le médecin l'a prescrit. Parmi les infections bactériennes graves rapportées à l'ANSM, l'ibuprofène avait été prescrit chez 31 patients dont 7 fois associé à un antibiotique.

L'Agence du médicament alerte dans le même temps sur la prise d'un autre AINS dangereux : le kétoprofène. Pris pour soulager des douleurs d'entorse ou d'articulations, il peut de la même manière que l'ibuprofène masquer une infection bactérienne et entraîner des complications graves. L'ANSM rapporte 54 cas d'infections bactériennes graves avec le kétoprofène. Parmi eux, 3 sont décédés, pour 3 le pronostic vital a été engagé et 1 garde des séquelles.

Le seul réflexe médicamenteux en cas d'infections hivernales doit donc être le paracétamol. Et, là aussi, méfiance. Ce médicament banalisé peut être dangereux pour le foie. Il doit être pris en respectant strictement la posologie : 1 comprimé de 1000 mg (1 g) toutes les 6 heures sans dépasser 4 par jour (24 heures) ou 1 comprimé de 500 mg toutes les 4 à 6 heures sans dépasser 6 par jour. Des remèdes naturels peuvent aussi aider à soulager les symptômes du rhume, de la grippe, de la bronchite : tisane de thym, miel, citron...