
Un médecin alerte : ces 3 médicaments en vente libre peuvent être mortels
"Normalement, le pharmacien doit donner des conseils lors de la vente, mais ce n'est pas toujours le cas."
"Beaucoup pensent que les médicaments en vente libre sont anodins. Or, mal utilisés, ils peuvent être toxiques" nous rappelle d'emblée le Dr Philippe Josse, médecin généraliste à l'Hôpital privé des Peupliers (Ramsay Santé) à Paris. Parmi ces médicaments, des antidouleurs, des anti-inflammatoires... In fine, des traitements connus de tous et banalisés à tel point qu'ils sont presque pris comme de simples bonbons pour soulager un mal persistant, de la fièvre...
Si ces médicaments sont accessibles en pharmacie, le Dr Josse estime qu'ils mériteraient un meilleur encadrement. "Tout est écrit sur la notice, mais personne ne la lit. Normalement, le pharmacien doit donner des conseils lors de la vente, mais ce n'est pas toujours le cas." Concrètement, de quels médicaments faut-il se méfier ? D'abord du paracétamol. Une surdose peut détruire le foie. "Le paracétamol tue. Au-delà de 4 grammes par jour pour un adulte, et encore plus à partir de 6-8 grammes, on risque une hépatite fulminante, voire la mort" alerte le Dr Josse. Ce médicament est potentiellement dangereux en cas d'insuffisance hépatique.
Deuxième médicament en vente libre dangereux : l'ibuprofène que l'on trouve par exemple dans le célèbre Advil®. Il est utilisé en automédication pour traiter douleurs et inflammations mais il peut aggraver certaines infections, comme l'explique le Dr Josse : "Il y a encore quelques années, on disait aux parents d'alterner Doliprane® et Advil® en cas de fièvre chez l'enfant. Or, c'est une aberration ! Un anti-inflammatoire peut masquer et aggraver une infection sous-jacente." Un exemple courant : les infections cutanées comme le panaris. "Une femme fait une manucure, une petite coupure infecte son ongle. Elle prend un anti-inflammatoire en pensant calmer la douleur, mais cela fait flamber l'infection. Résultat : hospitalisation, voire passage en réanimation." Même risque en cas d'infections dentaires. "Donner de l'Advil® après une extraction de dents de sagesse, c'est une catastrophe si une infection est présente."
Les anti-inflammatoires sont interdits aux personnes sous anticoagulants. "Le mélange potentialise l'effet des anticoagulants et peut provoquer des saignements graves" prévient le Dr Josse. Ils sont à éviter en cas de troubles digestifs. "Si un patient a déjà eu un ulcère ou des problèmes gastriques, il ne doit pas prendre d'anti-inflammatoires." Troisième médicament en vente libre à écarter autant que possible : l'aspirine. Comme c'est un fluidifiant sanguin, "elle est très utilisée en cardiologie pour prévenir les infarctus et AVC mais elle est aussi diabolisée à cause de son effet hémorragique. Elle favorise les saignements, donc on ne la donne jamais aux personnes ayant des antécédents d'ulcère ou de troubles digestifs". En cas de doute, mieux vaut demander l'avis d'un professionnel de santé plutôt que de risquer de graves complications.