Somnifères et anxiolytiques ont explosé avec le confinement !

Une étude menée par l'Agence du médicament et l'Assurance maladie montre qu'en France, certains médicaments comme les somnifères et les anxiolytiques ont vu leur utilisation augmenter à la fin du confinement. Alors que la délivrance d'autres traitements s'est effondrée...

Somnifères et anxiolytiques ont explosé avec le confinement !
© Piyapong Thongcharoen -123RF

En plus d'avoir bouleversé nos habitudes de vie, le confinement et le déconfinement ont eu un fort impact sur notre consommation de médicaments. Dans une étude portant sur l'analyse de 725 millions d'ordonnances de médicaments prises en charge en pharmacie pendant les 8 semaines de confinement et la première semaine post-confinement, l'ANSM et la CNAM montrent que la délivrance de certains,  comme les somnifères et anxyolytiques, a explosé alors que d'autres se sont effondrés. 

"Le confinement a entraîné des troubles du sommeil et de l'anxiété"

Si on sait que la France compte parmi les pays du monde les plus consommateurs de traitements de l'anxiété et de la dépression, ceci a été encore plus vrai lors du confinement et du début du déconfinement. Ainsi, selon l'étude de l'ANSM et de la CNAM, l'utilisation des hypnotiques ou somnifères a augmenté de +6,9% la première semaine post-confinement et à un degré moindre les anxiolytiques de +1,2% au cours de la même période. "Le confinement et ses conséquences sociales, professionnelles et économiques ont pu engendrer des troubles du sommeil et de l'anxiété. Les antidépresseurs n'étaient pas concernés par cette hausse à l'issue immédiate de la période de confinement", notent les auteurs.

Une chute des statines, antibiotiques, vaccins, stérilets délivrés en pharmacie...

A contrario des médicaments nécessaires à la prise en charge de maladies chroniques ont été moins délivrés en pharmacie ce qui s'expliquerait par la baisse de l'activité de médecine de ville pendant l'épidémie (tous les patients notamment les plus âgés n'ont pas adopté la téléconsultation). Les ordonnances pour antihypertenseurs ont diminué de -39%, celles des antidiabétiques de -48,5%  et celles des statines contre l'excès de cholestérol de -49%. L'étude montre également la diminution de la délivrance de vaccins (-6% pour les vaccins penta/hexavalents des nourrissons, -43% pour les vaccins anti-HPV, -16% pour le ROR et -48% pour les vaccins antitétaniques la dernière semaine du confinement, cette diminution étant encore observée la semaine post-confinement), des dispositifs contraceptifs intra-utérins (DIU, stérilets) avec progestatif (-68%) et des produits destinés à la réalisation de coloscopies (-62%), scanners (-38%) et IRM (-44%). Des examens qui ont été reportés en raison de la gestion prioritaire des malades du Covid-19 mais qui restent "indispensables pour diagnostiquer certains cancers ou maladies graves en poussée" soulignent l'ANSM et la CNAM. Enfin, la délivrance des antibiotiques a chuté de -30 à -40%, en particulier chez les enfants avec - 765 000 traitements antibiotiques durant le confinement chez les 0 à 19 ans par rapport à l'attendu. La surveillance sera poursuivie jusqu'au retour à une situation normalisée et les données seront régulièrement mises à jour et publiées sur les sites de l'ANSm, de la CNAM et d'EPI-PHARE.

Source : Usage des médicaments de ville en France durant l'épidémie de Covid-19 : point de situation à la fin du confinement - Point d'Information. ANSM.