La contraception est désormais gratuite pour les moins de 15 ans

Pilule, stérilet, implant... La contraception devient gratuite pour les jeunes filles de moins de 15 ans et est prise en charge à 100% par l'Assurance maladie, depuis le 28 août, selon un décret paru au Journal officiel. L'objectif ? Faire baisser le nombre d'IVG chez les mineures.

La contraception est désormais gratuite pour les moins de 15 ans
© Olga Yastremska - 123RF

Depuis le vendredi 28 août 2020, la contraception est intégralement prise en charge par l'Assurance maladie pour les jeunes filles de moins de 15 ans, selon un décret paru le 27 août au Journal Officiel. Pour rappel, la contraception était déjà gratuite pour les 15 à 18 ans. depuis 2013. Avec la mise en place de cette extension, le gouvernement espère réduire le nombre d'interruptions volontaires de grossesse (IVG) en France. Chaque année, "près de 1 000 jeunes filles de 12 à 14 ans sont enceintes en France" et "parmi ces grossesses, 770 se concluent par une IVG". Et depuis que les 15-18 ans ont eu recours gratuitement à une contraception, leur taux de recours à l'IVG a nettement baissé : passant de 9.5 IVG pour 1 000 grossesses en 2012 à 6 en 2018.

La gratuité concerne tous les contraceptifs : pilules, dispositifs intra-utérins (DIU), diaphragmes, implants contraceptifs... mais aussi certains frais d'examen de biologie (comportant un dosage du cholestérol total et des triglycérides et une glycémie à jeun, réalisés en vue d'une prescription contraceptive et dans la limite d'une fois par an), les frais d'une consultation médicale annuelle en vue d'une prescription contraceptive, les frais d'une consultation de suivi ainsi que les frais de pose et de retrait d'un dispositif intra-utérin.

Comment bénéficier d'une contraception avant 15 ans ?

La plupart des contraceptifs nécessitent la prescription d'un médecin ou d'une sage-femme et sont délivrés en pharmacie. Les centres de planification ou d'éducation familiale (CPEF) assurent aussi des consultations de contraception et des actions de prévention portant sur la sexualité et l'éducation, ainsi que la dispensation des contraceptifs. Il en existe dans tous les départements. La liste des centres de planification ou d'éducation familiale est disponible sur le site du ministère de la Santé.

→ La jeune fille peut consulter un gynécologue, une sage-femme ou se rendre dans un centre de planification ou d'éducation familiale pour avoir recours à une contraception. Lors du premier rendez-vous, il y a un véritable échange entre le professionnel de santé et la jeune fille afin de déterminer le mode de contraception le plus adapté. La première consultation gynécologique n'implique pas forcément un examen gynécologique comme un frottis par exemple. On le réalise seulement si la patiente n'y est pas hostile ou si son état de santé le nécessite.

→ A l'issue du rendez-vous - sauf si l'adolescente a besoin de faire des examens complémentaires (si elle est en surpoids ou a des antécédents cardiovasculaires par exemple) - elle obtient une ordonnance et peut aller chercher sa contraception à la pharmacie. Les adolescentes de moins de 15 ans n'ont désormais plus à s'acquitter du "ticket-modérateur", autrement dit, elles ne doivent plus payer une partie des dépenses liées à la contraception ou à la consultation médicale. 

→ Ensuite, il est nécessaire de reprendre rendez-vous chez le gynécologue ou la sage-femme et de faire une prise de sang après 3 mois sous contraception hormonale pour vérifier si celle-ci est bien tolérée par le corps et si elle ne cause pas d'effets secondaires (douleurs dans la poitrine, prise de poids, saignements, acné, migraines...).

→ Pour ce qui est de la contraception d'urgence hormonale (pilule du lendemain), celle-ci est disponible en pharmacie sans prescription médicale. Elle peut être délivrée de manière anonyme et gratuite aux jeunes filles mineures.