Les aliments à éviter pour prévenir le cancer du sein Le soja, pas si bien que ça !
On nous l'a pourtant présenté comme la plante miracle, capable de nous conserver centenaires et en forme. Que nenni ! Le soja, s'il possède des vertus, ne doit pas être consommé sans modération, que ce soit sous forme de complément alimentaire, de tofu ou même à l'état naturel.
Ce n'est pas parce qu'un aliment est naturel qu'il n'est pas toxique, rappelle le Dr Dominique Parent-Massin, toxicologue à l'Université de Bretagne occidentale. "Au contraire, si les produits élaborés par l'homme doivent faire l'objet d'une autorisation de mise sur le marché, obtenue au terme de contrôles rigoureux, ce n'est évidemment pas le cas des plantes que l'on trouve dans la nature." Or certaines d'entre elles comportent des molécules chimiques potentiellement toxiques pour l'organisme si elles sont consommées à hautes doses.
Ainsi, le soja contient des "perturbateurs endocriniens" en grandes quantités. Il s'agit de molécules qui sont capables d'influer sur le système hormonal humain. "Ces molécules contenues dans le soja sont des phyto-œstrogènes, précise le Dr Parent-Massin. Elles ressemblent beaucoup aux hormones féminines appelées œstrogènes et peuvent donc perturber le fonctionnement de ces hormones."
C'est d'ailleurs pourquoi le soja est connu pour atténuer les fameuses bouffées de chaleur de la ménopause, liées à la diminution de ces hormones féminines dans l'organisme. D'aucuns sont même persuadés que consommer du soja en grandes quantités aiderait à lutter contre le cancer du sein. "Plusieurs études ont en effet montré que, chez les femmes asiatiques qui consomment beaucoup de soja, le cancer du sein est moins fréquent. Mais cela n'a jamais été prouvé pour les femmes occidentales", explique Dominique Parent-Massin.
Trop de phyto-oestrogènes
Pire : des études chez l'animal ont même prouvé que ces phyto-œstrogènes peuvent stimuler les tumeurs mammaires hormonodépendantes.
L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments a donc conclu récemment que l'apport quotidien en génistéine (le nom savant de la fameuse molécule) ne devait pas dépasser 1 mg par kilogramme et par jour, soit 60 mg par jour pour une personne de 60 kg, par exemple.
A titre d'exemple, voici la quantité de génistéine contenue dans certains aliments :
1 verre de jus de soja : 10 mg.
1 dessert au soja : 44 mg.
1 gélule de complément alimentaire : 100 mg.
De ces différentes études, le Dr Parent-Massin tire plusieurs conclusions :
"Les femmes en période de ménopause doivent préférer le traitement hormonal substitutif à tout traitement au soja. Ce traitement est prescrit par un médecin, des contrôles réguliers sont effectués, la sécurité des patientes est donc assurée."
"Le naturel n'est pas forcément synonyme de sain."
"Bannissez les compléments alimentaires de votre alimentation, sauf prescription médicale. Ils ne sont pas inoffensifs."