Nuisances sonores : des impacts sur la santé et sur le sommeil
A l’occasion de la Journée mondiale de l’audition, une enquête s’intéresse aux nuisances sonores et à leur impact sur la santé. Une personne sur deux se dit agressée par le bruit, au travail et dans les transports.
Selon une enquête JNA/Ipsos, publiée à l'occasion de la Journée mondiale de l'audition, ce 3 mars, 2 Français sur 3 se sentent plus exposés au bruit dans leur vie quotidienne qu'auparavant. Ainsi, plus de 9 Français sur 10 se disent exposés chaque jour à un bruit qu'ils jugent "excessif". Plus grave, la quasi-totalité des personnes sondées (94%) pensent que le bruit a des effets directs sur la santé. Ainsi, 53% des personnes estiment que le bruit crée des maux de tête, 49% qu'il génère souvent de l'anxiété, 45% qu'il fait courir un risque de surdité définitive et 42% qu'il crée des acouphènes.
Travail et transports agressent nos oreilles. Les Français se sentent agressés par le bruit lorsqu'ils se trouvent sur leur lieu de travail (50% des sondés) ou lorsqu'ils empruntent les transports en commun (48%). Ils sont particulièrement gênés pour suivre les conversations dans les restaurants, cafés et bars et dans les transports publics (9 personnes sur 10). Par ailleurs, 46% des personnes se sentent souvent agressées par le bruit à la cantine scolaire ou au restaurant d'entreprise.
Sommeil perturbé, anxiété. Signe que les moments de répit sont rares, un Français sur 3 estime être surtout gêné pendant la nuit, contre un Français sur 4 pendant la journée. Une étude de l'Institut national de veille sanitaire publiée en 2013 avait déjà pointé les effets néfastes du bruit sur le sommeil. Celle-ci révélait que 52 % des Français ont du mal à s'endormir à cause des nuisances sonores et que 60 % d'entre eux sont susceptibles d'être réveillés en pleine nuit à cause d'un bruit (voitures en particulier). De quoi perturber le sommeil. Et d'autant plus que, même lorsqu'on est endormi, les sons agissent sur le cerveau et détériorent la qualité du sommeil. A long terme, avoir un sommeil fragmenté a des répercussions sur la santé : on devient plus nerveux, plus irritable.
Les jeunes ne l'entendent pas de cette oreille. L'enquête fait apparaître un constat inquiétant : 8 jeunes sur 10, de 15 à 17 ans, disent avoir du mal à suivre une conversation à l'école. De plus, 58 % de cette même tranche d'âge ont le sentiment de subir le bruit sans rien pouvoir faire. Pourtant, preuve que les jeunes entretiennent une relation particulière avec le bruit : 7 jeunes sur 10 vont jusqu' à penser que le bruit ne fait pas courir un risque de surdité définitive et 38 % des 15-17 ans avouent que ça les rend euphoriques !
Enfin, plus de 8 personnes sur 10 attendent une impulsion des pouvoirs publics afin qu'ils prennent mieux en compte l'impact du bruit et des nuisances sonores sur leur santé. En attendant, la majorité des sondés préconise de "limiter le volume et le temps d'écoute de la musique" et de "fuir les lieux bruyants". Mais aussi, de faire "des pauses auditives", loin du bruit donc.