Pneumonie Mycoplasma en France : chiffres et âge des personnes touchées

Après l'alerte lancée en Chine, c'est au tour de la France d'être confrontée à une hausse des cas de maladies respiratoires liées à la bactérie Mycoplasma pneumoniae. Le ministère de la Santé se veut "ni inquiet, ni rassurant".

Pneumonie Mycoplasma en France : chiffres et âge des personnes touchées
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L'alerte a d'abord été donnée en Chine, suscitant la crainte de l'OMS. C'est maintenant en France qu'on s'inquiète "d'une recrudescence inhabituelle" de cas d'infections respiratoires à Mycoplasma pneumoniae, avec notamment des cas nécessitant une hospitalisation chez les jeunes adultes et chez les enfants de plus de 4 ans, rapporte la Direction Générale de la Santé (DGS) dans un avis urgent le 29 novembre. On constate une augmentation "comme dans tous les pays d'Europe, de ces bactéries qui donnent des pneumopathies, un peu moins sur les tout petits bébés, mais dont on sent aujourd'hui l'impact notamment sur les urgences pédiatriques", explique le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, sur France Info, affirmant être en contact "tous les jours" avec l'OMS. Après le pneumocoque, c'est l'agent bactérien le plus fréquemment impliqué dans les pneumonies aigues communautaires (PAC), représentant 30 à 50% de ces infections chez les enfants. Toutefois, la présente alerte ne doit faire oublier la recherche en premier lieu d'une pneumopathie virale grippale, Covid-19 ou virus respiratoire syncytial (VRS). 

Une hausse plus marquée chez les moins de 15 ans et les 15-44 ans

L'ensemble des éléments recueillis à ce jour montre une circulation accrue de cette bactérie en France depuis le début de l'automne avec un nombre de cas plus élevé qu'en 2019 et 2022 à la même période (surtout chez les 6-15 ans et les 15-44 ans) traduisant une situation épidémique, indique Santé publique France le 30 novembre. Le nombre exact de signalements n'est pas encore connu à ce jour. Selon les courbes, chez les 6-15 ans, le taux hebdomadaire de passage aux urgences pour pneumopathie est autour de 2 000 pour 100 000 passages. "La hausse actuellement observée pourrait être en lien avec la levée des mesures de contrôle mises en place pendant la pandémie, comme cela a déjà été observé pour d'autres germes", précise l'autorité sanitaire, qui poursuit ses analyses au niveau national afin de préciser les caractéristiques et la dynamique actuelle de l'épidémie communautaire à Mycoplasma pneumoniae. 

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Courbe du nombre et taux hebdomadaire de détection par PCR de Mycoplasma pneumoniae en France © Santé publique France

La transmission de cette maladie est similaire à au rhume ou à la grippe : quand une personne infectée tousse ou éternue, elle sécrète des petites gouttelettes contenant la bactérie, qui peuvent ainsi infecter d'autres personnes respirant ces gouttelettes. L'incubation est de 1 à 3 semaines. C'est une bactérie dite "atypique" qui peut causer des infections respiratoires comme des angines ou des pharyngites dont les symptômes évocateurs sont chez l'adulte une toux qui s'aggrave progressivement, un mal de gorge, une fatigue, des douleurs aux muscles et à la tête et chez l'enfant, des éternuements, une respiration sifflante, des symptômes digestifs (vomissements, diarrhée) et des larmoiements. Normalement, la plupart des cas sont bénins et guérissent spontanément en deux à quatre semaines.

"On a 6 mois de stocks d'antibiotiques"

Parfois, la maladie peut être plus grave et évoluer en pneumonie chez les individus fragiles, avec une immunité affaiblie ou des antécédents de maladies respiratoires. D'autres complications, plus exceptionnelles, peuvent survenir : encéphalite (gonflement du cerveau), anémie hémolytique, dysfonctionnement des reins, troubles cutanés comme le syndrome de Stevens-Johnson... Si un traitement est nécessaire, le médicament de première intention est un antibiotique (amoxicilline ou l'association amoxicilline/ acide clavulanique selon les recommandations habituelles). "J'essaie de me tenir à un principe : de ne pas être inquiet ni rassurant, mais de vérifier les éléments [...] Moi, mon job, c'est de vérifier que nos stocks d'antibiotiques, on les a sur le territoire national. On a six mois de stocks sur ces produits-là", poursuit le ministre de la Santé français. A noter qu'il n'existe aucun vaccin pour prévenir les infections à Mycoplasma pneumoniae. 

  • Augmentation des infections à Mycoplasma pneumoniae en France - Santé publique France
  • AUGMENTATION DES CAS D’INFECTIONS RESPIRATOIRES A MYCOPLASMA PNEUMONIAE EN FRANCE - DGS Urgent