Ce régime (facile à suivre) diminuerait le risque d'Alzheimer
Suivre un régime méditerranéen (ou régime crétois) permettrait de réduire le risque de démence dont la maladie d'Alzheimer de 23%, selon une étude britannique. Au cœur de ce régime : la consommation de légumes, céréales complètes, poissons et huile d'olive.
[Mis à jour le 20 mars 2023 à 17h07] Suivre une alimentation proche d'un régime méditerranéen (on l'appelle parfois régime crétois) diminuerait le risque de démence dont la maladie d'Alzheimer, selon une grande étude publiée sur BMC Medicine le 14 mars 2023 et menée sur une cohorte (cohorte UK Biobank) de plus de 60 000 participants suivis pendant plus de 9 ans au Royaume-Uni. Dans le détail, le risque de démence, toutes causes confondues, serait réduit de -23% avec ce mode d'alimentation. Pour parvenir à cette conclusion, les auteurs ont noté les individus en fonction de la proximité de leur alimentation avec les principales caractéristiques du régime méditerranéen. Le régime méditerranéen (MedDiet en anglais) est un régime basé sur la consommation de légumes et de fruits à chaque repas, de céréales complètes (épeautre, flocons d'avoine, orge, riz sauvage...), de légumineuses, de poissons, d'huile d'olive (en alternance avec huile de colza, de lin, de noix...) et d'une poignée d'oléagineux (amandes, noix...), de produits laitiers (lait de chèvre ou de brebis) chaque jour. La consommation de graisses animales, dont les acides gras saturés (beurre, charcuterie, fromage, viandes rouges...) et de produits transformés (gâteaux, sauces, fast-food...) sont extrêmement limités. En effet, "la consommation d'aliments riches en oméga 3 comme les poissons gras (maquereau, sardine, hareng, saumon), le foie de morue, les noix, les huiles va permettre de nourrir le cerveau et maintenir les capacités cérébrales. Parfait donc pour optimiser les fonctions cognitives et prévenir les maladies neurodégénératives comme la maladie d'Alzheimer ou de Parkinson", nous avait expliqué Raphaël Gruman, que nous avions interviewé sur le sujet en juin 2022.
Un risque réduit même avec une prédisposition génétique
Parmi tous les participants de la cohorte, les auteurs de l'étude ont rapporté "seulement" 882 cas de démence au terme de leur analyse, soit 0.02%. Ils ont aussi mis en évidence que le fait d'adopter ce mode d'alimentation permettait de réduire le risque de démence, même chez les personnes ayant une prédisposition génétique (au risque de démence). Les auteurs préviennent toutefois que leur analyse s'est limitée aux personnes qui ont déclaré leur origine ethnique comme blanche, britannique ou irlandaise, car les données génétiques n'étaient disponibles que sur la base européenne. Si "des recherches supplémentaires sont indispensables pour mieux évaluer l'interaction entre l'alimentation et la génétique sur le risque de démence, notre étude suggère qu'une alimentation plus méditerranéenne pourrait être une stratégie pour aider les individus à réduire leur risque de démence", estime John Mathers, professeur de nutrition à l'Université de Newcastle, qui a participé à l'étude.
Source : L'adhésion au régime méditerranéen est associée à un risque de démence plus faible, indépendamment de la prédisposition génétique : résultats de l'étude de cohorte prospective de la UK Biobank, BMC Medicine, 14 mars 2023.