La douleur, comment ça marche ?
Aïe, ouille, ouch ! Vous vous êtes fait mal ? Si on connaît tous la sensation de douleur, plus ou moins intense, continue ou brutale, sait-on véritablement à quoi elle sert ?
La douleur est médicalement définie comme une "expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, associée à une lésion tissulaire réelle ou potentielle" par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Mais concrètement, que se passe-t-il entre le moment où l'on se pique le doigt avec une épine et celui où l'on se rend compte qu'on a mal ? Pourquoi cette action nous provoque systématiquement une douleur ?
Elle est la raison d'environ deux tiers des consultations médicales, selon l'Inserm. Et pourtant, elle reste en partie un mystère. Elle peut survenir suite à une lésion (coupure, brûlure, piqûre, rupture), ou être ressentie sans qu'aucune blessure physique ne soit clairement identifiée. "Il n'y a pas de douleur sans origine physiologique. Mais certains types de douleurs, comme les douleurs neuropathiques par exemple, sont presque invisibles avec nos outils", explique le Dr Delphine Lhuillery, médecin de la douleur.
La douleur, ce mal mystérieux
Selon les personnes, la douleur n'est pas ressentie du tout de la même manière. Pourquoi ? Parce que la sensation est subjective. Elle est liée au contexte psycho-social. Dans le cerveau, la perception de la douleur est directement liée au centre des émotions. Ainsi, une personne en dépression aura tendance à la ressentir de façon plus intense. Quand certaines personnes souffrent d'hyper sensibilité, parce que leur cerveau n'arrive plus à calmer l'information douloureuse, d'autres y sont parfaitement insensibles. On parle dans ce dernier cas d'insensibilité congénitale à la douleur (ICD).
Comment se fait-il que j'ai mal ?
Quand on se blesse, par exemple en attrapant une rose épineuse à pleine main, la peau est perforée par les pointes d'épines. Des terminaisons nerveuses sont touchées. L'information douloureuse part de cette lésion, suit le chemin du nerf jusqu'à la moelle épinière, qui transmet au cerveau : c'est à ce moment qu'on réalise avoir mal. L'anesthésie, locale ou générale, arrête la douleur. Comment ? En bloquant le passage de l'information douloureuse le long du nerf.
Existe-t-il plusieurs formes de douleurs ?
Il existe deux grands types de douleurs : la douleur aiguë et la douleur chronique. Si la douleur est aiguë (par exemple une brûlure), le corps a un réflexe de protection : le retrait, avant même d'avoir identifié qu'il a mal, comme une sorte d'alarme. Ce type de douleur est bref, mais intense. La douleur chronique au contraire est régulière, elle peut s'exprimer par des douleurs musculaires ou des migraines. On estime selon une étude menée par l'Inserm sur 30 155 personnes qu'environ 30% des adultes en France souffrent de douleurs chroniques.
La douleur est difficile à quantifier, à moins de vous demander : "Sur une échelle de 1 à 10, à combien situez-vous la douleur ?" Ce qui reste approximatif et assez subjectif. Il est néanmoins possible de voir la douleur au niveau cérébral, grâce à l'IRM fonctionnelle.