Non, la pilule amaigrissante miracle n’existe pas !
Dans un rapport sur les risques liés aux produits amaigrissants, l’ANSM met en garde contre leur faible efficacité et leur usage sans suivi médical. On fait le point.
Perdre du poids. C’est dans les souhaits de six Françaises sur dix. Pourtant, parmi celles qui suivent un régime amaigrissant, 15 % ont un poids normal ou insuffisant (Indice de Masse Corporelle inférieur à 25). L’Agence du Médicament (ANSM) publie ce 7 juillet 2015 un rapport sur l’Evaluation des risques liés à l’utilisation de produits de santé à des fins d’amaigrissement qui rappelle que "perdre du poids n’est ni anodin ni sans conséquence pour la santé. Une telle démarche sans indication médicale et/ou basée sur des méthodes sans fondement scientifique peut avoir des conséquences graves pour la santé."
Pas de régime amaigrissant sans suivi médical. Premier point sur lequel l’ANSM insiste : aux vues des conséquences de la perte de poids sur la santé et le fonctionnement du corps, un programme amaigrissant doit être encadré par un médecin. Dans le cas d’un surpoids ou d’une obésité, "la prise en charge doit être globale, individualisée, au long cours, fondée sur l’éducation thérapeutique du patient et sous le contrôle d'un médecin". Quant à la prise de médicaments amaigrissants, l’ANSM souligne qu’elle "ne peut être envisagée qu’en cas de nécessité médicale de perte de poids et de réponse insatisfaisante aux mesures sur l’alimentation, les habitudes comportementales et l’activité physique."
Plantes pour maigrir : prudence ! Pour évaluer l’intérêt d’un médicament, l’ANSM jauge son rapport bénéfice/risque. En ce qui concerne les médicaments coupe-faim, celui-ci n’est pas glorieux et l’ANSM le qualifie de "modeste". En effet, des effets secondaires fréquents sont observés, ainsi qu’une reprise de poids à l’arrêt du traitement. Qu’en est-il de l’usage des plantes pour maigrir ? Le caractère naturel des plantes ne leur confère pas pour autant un risque nul : ce n’est pas parce que vous pouvez la cueillir dans votre jardin qu’elle ne présente aucun danger pour votre santé. Un des risques dénoncés par l’ANSM réside dans le fait que ces produits sont disponibles sur le marché souvent sans prescription médicale, et donc sans avertissement sur les gênes liées.
Médicaments amaigrissants : attention aux contrefaçons. Actuellement, Internet constitue une voie majeure de commercialisation de médicaments coupe-faim. Pourtant, "selon l’OMS, plus de 50 % des médicaments achetés sur des sites Internet dissimulant leur adresse physique sont des contrefaçons" met en garde l’ANSM. Seuls les sites rattachés à une officine physique et disposant depuis le 1er juillet d’un logo vert de certification sont dignes de confiance. Il revient donc à chacun de vérifier l’authenticité d’un site avant un achat, notamment en ce qui concerne les produits amaigrissants qui sont "parmi les produits mis sur le marché en violation de la législation en vigueur les plus couramment rencontrés sur Internet", selon l’ANSM. Principale raison à ce besoin de vigilance : "des effets indésirables graves en particulier neuropsychiatriques, hépatiques ou cardiaques, et pouvant conduire jusqu’au décès ont été rapportés en association à ces pratiques."
Pas de chirurgie bariatrique pour un IMC inférieur à 40. Le recours aux interventions chirurgicales telles que la pose d’un anneau gastrique ne doivent concerner que certains patients obèses dont l’IMC est supérieur à 40, voire à 35 si l’obésité est associée à un diabète ou une hypertension. Néanmoins ces pratiques invasives doivent être associées à "une modification des habitudes alimentaires et à une activité physique renforcée", explique l’ANSM. Pas question selon cette Agence donc d’envisager des solutions aussi radicale pour une obésité légère ou un surpoids. Ainsi pour perdre quelques kilos superflus, mieux vaut privilégier une alimentation saine, alliant protéines, glucides et lipides à raison de trois repas complets et modérés par jour, le tout associé à une activité physique régulière. Mais avant de vous lancer dans ce programme, pensez à en discuter avec votre médecin généraliste ou un médecin nutritionniste.