Les enfants européens inégaux devant l’obésité

Le Congrès Européen sur l’Obésité (ECO2015) dévoile les chiffres de l’obésité pour les jeunes enfants, une catégorie d’âge largement touchée par cette maladie. Détails.

Les enfants européens inégaux devant l’obésité
© chrisberic

Alors que les proportions d’adultes obèses sont bien étudiées, il n’en est pas de même pour les enfants, notamment pour ceux âgés de moins de cinq ans. À l’occasion du Congrès Européen sur l’Obésité qui se tient à Prague du 6 au 9 mai 2015 (ECO2015), ces chiffres ont été dévoilés par une étude menée par deux scientifiques : Rebecca Jones (Université d’Emory, Atlanta) et Joao Breda (Bureau régional européen de l’Organisation Mondiale de la Santé). L’Irlande et la Grande-Bretagne font partie des mauvais élèves avec respectivement 27 % et 23 % d’obésité chez les enfants de moins de 5 ans. D’autres pays affichent également des chiffres inquiétants : l'Albanie (avec 22 % de jeunes enfants obèses), la Bulgarie (20 %) et l'Espagne (18 %). Parmi les plus faibles taux d’obésité infantile, cette étude compte la Lituanie (5,1 %), la République Tchèque (6 %), la Belgique (7 %) ou encore la Suède (8 %). Qu’en est-il de la France ? Notre pays comprendrait actuellement 11,4 % d’enfants de moins de cinq ans obèses.

Agir dès le plus jeune âge. Les auteurs de cette étude soulignent qu’ "une intervention précoce avant l’âge de cinq ans est nécessaire pour stopper la trajectoire de surpoids chez les enfants, et des actions doivent être prises pour mettre en place une surveillance cohérente pour cette population spécifique." Certaines pratiques seraient selon eux susceptibles de limiter l’obésité infantile : "Nous pensons qu’il est probable que, dans les pays présentant de faibles taux d’obésité, l’allaitement maternel joue un rôle, tout comme l’éducation nutritionnelle et la pratique d’une activité physique dès le plus jeune âge", avance ainsi Rebecca Jones.

Impacts psychologiques et sociaux. L’OMS avertit que les enfants en surpoids et obèses risquent de rester obèses une fois adultes, étant alors plus susceptibles de contracter des maladies telles que le diabète, les maladies cardiovasculaires et le cancer à un âge plus précoce. Par ailleurs, une étude menée par l’Institut de la Santé et du Bien-être de l’Université de Leeds (Royaume-Uni) présentée ce jeudi 7 mai au congrès ECO2015, montre que les enfants souffrent d’une insatisfaction liée à leur apparence dès l’âge de six ou sept ans, associant déjà un lien entre bien-être psychologique et indice de masse corporelle (IMC). De plus, une étude menée par l’institut médical Karolinska de Stockholm (Suède) avance que les enfants obèses sont moins à même de finir leur scolarité que leurs camarades de poids normal. Les auteurs de ces travaux soulignent qu’ "il est important que les écoles prennent conscience que l’obésité est associée à un risque élevé d’échec scolaire.". Ils restent néanmoins prudents : "nous allons continuer nos analyses en cherchant les autres facteurs dans ce groupe de jeunes obèses qui auraient pu affecter les résultats de cette étude."  

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