Poisson et produits de la mer : du flou dans les étiquetages

L'association de consommateurs CLCV s'inquiète du manque de transparence concernant la quantité et l'origine du poisson des plats préparés.

Poisson et produits de la mer : du flou dans les étiquetages
© alain wacquier - Fotolia.com

Le poisson est bon pour la santé. Oui mais... Selon une récente enquête, la consommation de poisson a diminué de 5 % cette année. C'est que l'ex-poisson préféré des Français, le saumon d'élevage norvégien, est depuis peu accusé d'être mauvais pour la santé en raison des polluants qu'il contient. Et dans le même temps, les prix du poisson frais ont au contraire progressé. 

Mais voilà qu'une enquête réalisée par l'association de défense des consommateurs CLCV révèle que les poissons et autres produits de la mer de la grande distribution sont loin de nous apporter les éléments nutritionnels apportés habituellement lorsqu'on mange du poisson. 

Très souvent les étiquettes sont peu claires et imprécises sur les pourcentages de poissons. Ainsi, certaines soupes ne comptent que 14 % de poisson alors que les produits les plus riches en contiennent 40 %. De même, dans les parmentiers de poisson, le pourcentage de poisson varie du simple au double. Qui plus est, d'après les analyses réalisées, seulement 20 % des échantillons de produits de la mer (rillettes, brandades, surimis, croquettes...) sont fabriqués à partir de filets de poissons. Pour les autres, on trouve des mentions peu claires, comme "poisson" sans plus de précision, "chair" ou "chair hachée" ou plus rarement "pulpe de poisson". Il est donc bien souvent impossible de savoir de quel poisson il s'agit. D'après l'association de consommateurs, la matière première utilisée se résume à un mélange contenant en plus ou moins grande quantité des arêtes et de la peau broyées et pressées. "Selon le procédé employé et l'intensité de la pression exercée, on peut récupérer, mélangée à la chair, une proportion plus ou moins importante de peau et de fragments d'arêtes, précise l'association. Le consommateur n'a malheureusement aucun moyen de savoir s'il a affaire à de la chair à proprement parler ou à ce mélange peu ragoûtant."

Flou réglementaire. Bien que ces produits ne sont pas réellement dangereux pour la santé, ils sont clairement de qualité médiocre. Et il n'existe ni réglementation, ni norme ou code des usages pour les définir. Au final, pour l'ensemble des produits étudiés, la teneur en poisson se révèle bien souvent inférieure à 30 % (sauf pour les poissons panés), et ils sont souvent "enrichis" d'agents texturants (amidon, glycérides d'acides gras), de matières grasses ou d'eau (surimis), sans que cela soit forcément clairement indiqué. "Nous demandons par conséquent qu'une classification des procédés et des ingrédients qui en sont issus soit définie en toute transparence. Cette classification devra permettre de mieux informer les consommateurs quant à la nature des produits qu'ils achètent", lance l'association CLCV.