Des chercheurs français décryptent les mécanismes responsables de la satiété
Les réactions en chaîne provoquées par la digestion des protéines et entraînant une sensation de satiété ont été récemment décrites par une équipe de chercheurs français. Cette étude permet d'envisager une meilleure prise en charge des personnes obèses ou en surpoids.
Des chercheurs français sont parvenus à identifier le rôle crucial d'un récepteur aux opiacés intervenant dans la sensation de satiété qui dure plusieurs heures après un repas riche en protéines. L'équipe de l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) de Gilles Mithieux a ainsi décrit les mécanismes biologiques responsables de cette propriété des protéines, souvent vantée dans le cadre de régimes amincissants. C'est la revue scientifique américaine Cell qui publie les résultats de cette étude permettant d'envisager selon l'Inserm, une meilleure prise en charge des patients obèses ou en surpoids.
Comment fonctionne la satiété ?
De véritables réactions en chaîne sont à l'origine de ces mécanismes. Une fois passés dans la circulation sanguine, les oligopeptides, produits issus de la digestion des protéines, interfèrent avec les récepteurs aux opiacés. Ils inhibent alors ces récepteurs situés au niveau de la paroi d'un gros vaisseau ventral, la veine porte. Une réaction en chaîne se produit et envoie un message de satiété au cerveau. Ce dernier déclenche ainsi la néoglucogenèse, formation de glucose, par l'intestin. Celle-ci délivre ensuite au cerveau un message coupe-faim bien après les repas, entraînant une sensation de satiété.
Un moyen de prévenir le surpoids ?
Avec l'identification de ces récepteurs et de leur rôle, contrôler la satiété est dorénavant envisageable. L'effet des oligopeptides sur ces récepteurs pourrait en fait être reproduit, mimant ainsi l'effet d'un repas riche en protéines. Trouver le moyen de les inhiber doucement pour garder leurs effets bénéfiques sur le contrôle de la prise alimentaire est nécessaire. Ces récepteurs deviennent en effet insensibles s'ils sont trop sollicités. De nouvelles pistes thérapeutiques dans la prise en charge de l'obésité sont désormais possibles.
Source : Cell