Lait : bon ou mauvais pour la santé ? Une industrie laitière très militante
Et si la mise en avant des produits laitiers par les autorités sanitaires ne découlait que d'un lobbying acharné de la part de l'industrie laitière ? C'est en tout cas la théorie de Thierry Souccar mais aussi de scientifiques dont les études n'ont pas prouvé, loin s'en faut, toutes les vertus qu'on prête au lait et à ses dérivés.
Par ailleurs, l'industrie laitière ne lésine pas sur la publicité. On a tous en tête ces fameux slogans que nous avons déjà évoqués : les produits laitiers sont ces fameux "amis pour la vie" ou vous procurent "des sensations pures", le tout sur fond de musical punchy ou romantique, bref : un truc positif, quoi. Le Cniel déclare consacrer environ 2,5 millions d'euros annuels à l'investissement publicitaire. Auxquels il faut bien évidemment ajouter la publicité faite par les marques pour leurs propres produits, omniprésente, à la télévision notamment.
Consommation en baisse
Et pourtant, il semblerait que notre consommation de produits laitiers diminue. C'est ce qu'explique un mémo fourni par le Cniel. Les enquêtes alimentaires en France, ces dernières années, ont révélé une baisse de la consommation des produits laitiers : - 6 % chez les hommes adultes, -16 % chez les femmes adultes et – 13 % chez les enfants de 11 à 14 ans. Ainsi, seuls 29 % des adultes et 43 % des enfants (3-17 ans) sont en adéquation avec le fameux plan national nutrition et santé, qui recommande trois à quatre produits laitiers par jour. "Les gens pensent qu'avec un yaourt par jour, c'est suffisant, explique le Dr Lorand-Benech, nutritionniste. Mais ce n'est pas du tout le cas. C'est trois produits laitiers minimum, il faut bien insister."C'est ce que font les autorités sanitaires, grâce au Plan national nutrition et santé (PNNS), qui stimule, parmi d'autres conseils, qu'il faut manger 3 à 4 produits laitiers par jour.
Pour Thierry Souccar, cette recommandation émane directement du lobby de l'industrie laitière : "Etant donné les chiffres d'affaire colossaux que génère l'industrie laitière, on peut penser que les pouvoirs publics ont intérêt à stimuler la consommation de produits laitiers. Quant aux nutritionnistes qui relaient ces conseils, je ne dis pas qu'ils sont de mauvaise foi, mais ils ont été mal informés."