Semaine de prévention : prenez soin de votre thyroïde
L'environnement a une forte influence sur les maladies de la thyroïde. Tel est le message principal de la 3e Semaine nationale de la thyroïde, qui se déroule du 25 au 31 mai et coïncide avec la première semaine internationale.
La thyroïde, c'est cette petite glande de quelques centimètres, en forme de papillon, située à la base du cou et dont on ignore souvent l'existence jusqu'à ce qu'elle pose problème. Pourtant, les hormones thyroïdiennes qu'elle produit sont essentielles, à toutes les étapes de la vie.
Chez le nourrisson et l'enfant, elles permettent un bon développement du cerveau et une croissance adéquate de l'organisme. C'est aussi elle qui, tout au long de la vie, régule bon nombre d'éléments dans le corps humain, à commencer par le rythme cardiaque. Elle fournit en quelque sorte l'énergie dont l'organisme a besoin pour avancer. Alors forcément, quand la thyroïde a un problème, c'est tout le corps qui en pâtit. Si elle ne produit plus suffisamment d'hormones, c'est l'hypothyroïdie : on se sent complètement raplapla et, souvent, on prend du poids.
A l'inverse, l'hyperthyroïdie provoque une sensation de stress permanente et des palpitations. Sans parler du goitre, lorsque la glande se met à grossir anormalement pour essayer de compenser un dysfonctionnement, ou du cancer, qui oblige parfois à l'ablation. La plupart de ces maladies se soignent aujourd'hui très bien, notamment grâce aux hormones de synthèse. Mais le traitement doit se prendre à vie et ne pourra jamais remplacer la vraie thyroïde. C'est pourquoi les responsables de la Semaine de la thyroïde mettent cette année l'accent sur la prévention.
En effet, différents éléments de l'environnement jouent un rôle important sur son bon fonctionnement.
L'alimentation est, comme souvent, au premier plan. En effet, pour produire ses hormones, la thyroïde a notamment besoin d'iode, qui est absorbé essentiellement via l'alimentation. D'une manière générale, la population européenne, surtout féminine et adolescente, enregistre une légère carence en iode, ce qui peut provoquer des troubles tels que l'hypothyroïdie. Attention, une prise d'iode en trop grande quantité peut également entraîner des troubles hormonaux. A titre d'exemple, on retrouve l'iode dans les poissons, les crustacés, les crabes mais aussi dans les produits laitiers, les œufs ou encore la charcuterie.
Toujours en termes d'alimentation, l'apport de sélénium, que l'on retrouve dans le poisson et les fruits de mer doit lui aussi être conséquent.
En revanche, certaines substances, naturelles ou chimiques, que l'on retrouve dans l'alimentation, sont connues pour être des perturbateurs endocriniens, qui vont venir enrayer le bon fonctionnement de la glande.
- C'est le cas des flavonoïdes, que l'on retrouve en quantité dans le soja, le millet ou l'arachide. Ces substances sont susceptibles d'entraîner un goitre ou une hypothyroïdie, notamment lorsque les apports en iode et en protéines sont insuffisants.
- Certains pesticides comme le DDT ou la dioxine, que l'on retrouve parfois dans le lait ou dans l'eau, sont également considérés comme des perturbateurs de la thyroïde.
- Même chose pour les biphényls bromés et chlorés utilisés dans l'industrie, les phtalates, que l'on retrouve dans la composition des plastiques et du PCV eou pour les dérivés phénoliques, polluants d'origine industrielle. Tous peuvent être retrouvés dans l'eau.
Contrairement à une idée reçue, l'obésité a plus souvent une influence sur la thyroïde que l'inverse. En effet, même s'il est vrai qu'un fonctionnement insuffisant de la glande peur entraîner une prise de poids, on constate également que l'obésité peut entraîner une modification et un dysfonctionnement de la thyroïde. Ce phénomène est réversible avec une perte de poids.
Le tabac est susceptible d'augmenter le volume de la glande. Il constitue également un facteur de risque dans le développement de la maladie de Basedow. Il s'agit d'une maladie auto-immune où l'organisme se met à produire des anticorps qui agissent contre la thyroïde.
Certains médicaments, notamment ceux destinés à traiter les troubles du rythme cardiaque ou les conséquences d'une hépatite, peuvent également avoir un rôle néfaste. C'est également le cas de certains antiseptiques locaux ou des produits de contraste iodés utilisés pour pratiquer certains examens. Même chose pour les radiations ionisantes qui permettent d'effectuer des radiographies ou des scintigraphies, par exemple.
Autre facteur de risque de l'environnement : le stress, qui peut exercer une influence sur le système immunitaire. La maladie de Basedow pourrait ainsi se déclencher après des épisodes de stress répétés ou graves.
Si la thyroïde peut poser problème à tout âge de la vie, elle est plus sensible à certaines étapes comme l'adolescence, la grossesse ou le vieillissement. Il convient alors de prêter une attention particulière à tous les signes avant-coureurs : changements d'humeur, prise ou perte de poids inexpliquée, troubles du rythme cardiaque, fatigue, etc.
Sur le web
Une campagne de communication est organisée à l'occasion de cette semaine de mobilisation. Pour en savoir plus sur les événements organisés dans votre région, consultez le site de la semaine de la thyroïde.