10 réponses sur le traitement de la douleur Quels sont les différents types de douleur ?
Vous le sentez bien intuitivement : toutes les douleurs ne sont pas les mêmes et n'obéissent aux mêmes mécanismes.
La douleur aiguë se manifeste de façon soudaine, au moment de l'impact par exemple. Elle est très "mécanique" et obéit à un schéma bien précis (voir "A quoi sert la douleur ?"). Elle apparaît rapidement et peut disparaître tout aussi vite.
La douleur liée à une inflammation obéit à des mécanismes un peu plus complexes. Les diverses réactions chimiques ont pour effet, entre autres, d'augmenter de façon importante la sensibilité des fibres nerveuses au niveau de l'inflammation. C'est le cas, par exemple, lorsque vous vous faites une entorse : la première douleur, au moment de l'accident, est fulgurante et aiguë. Puis dans les heures qui suivent, il y a gonflement et la douleur devient plus sourde mais reste toujours bien présente : c'est la douleur inflammatoire. Elle est très utile dans le sens où cette sensibilité exacerbée sert en quelque sorte de garde-fou. Elle empêche le patient de faire des mouvements qui retarderaient sa guérison. C'est une douleur protectrice.
Lorsque la douleur s'installe dans le temps et commence à "faire partie" de l'individu, on parle de douleur chronique. "Au départ, c'était une douleur aiguë, qui n'a pas disparu au fil du temps, explique le Dr Thierry Binoche. Au bout d'une certaine durée (6 mois environ), si cette douleur persiste, elle va être perçue par le patient comme définitive, même s'il la sait potentiellement curable. Il va donc adapter son attitude à cette douleur."
Plus qu'une résignation, il intègre réellement cette douleur à son schéma corporel et peut même en tirer des bénéfices secondaires : sollicitudes des proches, aménagements au travail, etc. Il devient alors beaucoup plus compliqué de guérir cette douleur (ou plutôt la maladie qui la cause) : "Il faut d'abord chercher à faire revenir le malade dans un épisode de douleur aiguë." Bien sûr, cela n'est souhaitable que si l'on a une chance raisonnable de traiter la cause.