10 réponses sur le traitement de la douleur A quoi sert la douleur ?
Douleur : sensation et émotion désagréables, en réponse à une agression extérieure ou intérieure, susceptible de créer des dégâts tissulaires. "Elle correspond à la perception d'un individu d'un risque ou d'une dégradation déjà opérée ou de l'impression qu'elle va se produire", développe le Dr Thierry Binoche, du centre antidouleur de l'hôpital Bichat à Paris.
Pour désagréable qu'elle soit, la douleur est donc tout de même fort utile : elle sert à nous avertir du danger pour qu'on s'en éloigne autant que possible. C'est elle qui nous indique qu'il vaudrait mieux relever tout de suite ce pied qui vient de se poser sur un bout de verre. Ou encore qu'il faudrait mieux lâcher tout de suite le manche brûlant de cette casserole. Grâce à la douleur, vous savez aussi quand vous êtes malade.
Inhibition
Avant d'en arriver là, pour pouvoir s'exprimer, la douleur a effectué tout un trajet dans le corps humain. Prenons l'exemple du gros orteil qui se cogne contre le pied de la table basse du salon. Le choc déclenche un influx qui se transmet jusqu'à la moelle épinière via des fibres nerveuses spécifiques. La moelle épinière joue alors un rôle de filtre et décide si la douleur est "normale" ou non. Si ce filtre est franchi, l'influx se dirige vers le tronc cérébral. Au niveau du thalamus (une région du cerveau), la douleur est "intégrée" : le cerveau décode le type de stimulation et sa localisation. Ces informations sont à leur tour envoyées vers les structures du cerveau qui gèrent les sensations et les émotions. Parallèlement, cet influx nerveux de la douleur déclenche sur son passage d'autres réactions, visant à protéger l'organisme. Ces dispositifs très puissants provoquent des inhibitions. C'est cette inhibition qui, par exemple, nous incite à relever bien vite le pied lorsque l'on marche sur un clou. De même, elle peut provoquer des réactions non douloureuses autour de la zone touchée, pour tenter de diminuer la douleur. Vous avez remarqué que lorsque vous vous cognez le tibia dans une poubelle, votre premier réflexe (à peu près en même temps que le juron que vous poussez) est de vous tenir la jambe à deux mains ? La pression permet en quelque sorte de faire "diversion" quant à la douleur.
"Par ailleurs, lorsqu'une stimulation est intense à un endroit donné du corps, elle déclenche une inhibition générale de la transmission douloureuse partout, sauf à l'endroit de cette blessure, c'est-à-dire que l'on ne ressent plus que cette douleur", explique le Dr Binoche.