Cancer : grâce à cet aliment, l'efficacité de l'immunothérapie grimpe à 60%

Des chercheurs français viennent d'identifier un nutriment spécifique qui améliore l'action des traitements anti-cancer.

Cancer : grâce à cet aliment, l'efficacité de l'immunothérapie grimpe à 60%
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Sa réputation d'aliment anticancer ne date pas d'hier mais elle est, une nouvelle fois, mise en avant. Cet aliment est incontournable pour la santé, et particulièrement pour les personnes atteintes de cancer. Selon une nouvelle étude française, il améliorerait de façon évidente l'efficacité de l'immunothérapie. Contrairement à la chimiothérapie qui vise directement la tumeur, l'immunothérapie consiste à réveiller et amplifier le système immunitaire du patient pour que ses défenses attaquent les cellules cancéreuses. C'est un traitement récent du cancer, de plus en plus utilisé.

Les chercheurs de l'Institut Curie et de l'Inserm avaient pour objectif de comprendre l'impact de nutriments spécifiques sur l'immunosurveillance. "Nous savons aujourd'hui que la réponse aux traitements anticancéreux peut être influencée par de nombreux facteurs environnementaux, comme la nutrition", expliquent-ils dans un communiqué. L'équipe a travaillé sur des souris atteintes de différents cancers (fibrosarcome, mélanome, cancer du sein). Ils ont soumis ces souris à deux régimes distincts avant de leur administrer une immunothérapie : un groupe recevait une alimentation standard contenant des composés issus des végétaux, et l'autre un régime strictement dépourvu d'une molécule précise, l'indole-3-carbinol (I3C), mais identique en calories et autres nutriments.

Cette molécule précieuse, l'I3C, se trouve en abondance dans la famille des crucifères : choux (vert, rouge, frisé), brocolis, choux-fleurs. D'après les résultats, chez les sujets ayant consommé de l'indole-3-carbinol, le traitement par immunothérapie a été efficace dans 50 à 60 % des cas. À l'inverse, "lorsqu'on enlève ce composé présent dans les choux, il y a une diminution drastique de l'efficacité de l'immunothérapie anti-PD1", qui chute à seulement 20 %. Une différence statistique majeure qui prouve le rôle indispensable de ce nutriment. C'est donc le chou qui serait l'aliment à mettre au menu plus souvent quand on suit un traitement d'immunothérapie pour un cancer.

Crucifères
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Le mécanisme d'action a été expliqué par les chercheurs : lors de la digestion, l'I3C se transforme et passe dans le sang pour atteindre les cellules immunitaires. Il permet alors à ces cellules, appelées lymphocytes T cytotoxiques, de mieux reconnaître et détruire les cellules cancéreuses. L'idée est donc de combiner les effets du légume avec ceux du médicament. Ainsi, le médicament d'immunothérapie appuie sur l'accélérateur du système immunitaire, et le légume (en l'occurrence le chou) fournit le carburant nécessaire au moteur. A noter que l'I3C est très présent dans les choux mais aussi dans d'autres légumes comme le cresson, le navet, la roquette et le radis. Des légumes à mettre au menu régulièrement pour maintenir un niveau d'activation physiologique et soutenir l'efficacité du traitement.

Cette découverte très prometteuse portée par des scientifiques français doit maintenant être testée sur l'homme. Aucun aliment, aucun nutriment ne peut à lui seul "guérir" un cancer ou le faire disparaître. Mais l'alimentation a un rôle important pour aider le corps à mieux vivre la maladie, limiter les effets secondaires et maintenir ses forces. Pour un patient atteint de cancer, l'objectif est simple : maintenir un bon état nutritionnel. Cela passe par un suivi régulier, des apports suffisants (calories + protéines) et une alimentation variée, faisant la part belle aux légumes et fruits frais tous les jours, aux oléagineux...