Mort subite : des chercheurs révèlent le signe avant-coureur qui passe souvent inaperçu
Tout le monde peut être touché par une mort subite cardiaque, même les personnes jeunes.

Particulièrement choquante, la mort subite survient à la suite d'une perte brutale de conscience et d'un arrêt du coeur. Si les cas touchant les sportifs et athlètes de haut niveau sont les plus médiatisés, cette mort subite peut toucher tout le monde, quel que soit l'âge, même les plus jeunes. Son incidence est estimée à environ 60 000 personnes en France chaque année, d'après la Fondation Cœur & Recherche. Cette pathologie est donc un réel enjeu de santé publique dans notre pays et plus largement dans le monde. À l'occasion du Congrès 2025 de la Société européenne de cardiologie, des scientifiques suédois ont partagé leur découverte de symptômes qui pourraient alerter en amont d'un risque de mort subite.
Ils se sont penchés sur les cas de "syndrome de mort arythmique subite" (SADS) qui représentent 22% des morts subites cardiaques. "Le SADS n'a pas été bien évalué, bien qu'il soit l'une des causes sous-jacentes les plus fréquentes de mort subite d'origine cardiaque chez les jeunes, y compris les jeunes athlètes", explique dans un communiqué le Dr Matilda Frisk Torell, auteure de cette étude. Une arythmie cardiaque entraine un dysfonctionnement du battement du cœur, pouvant le ralentir ou l'accélérer anormalement. L'équipe a étudié les données de plus de 900 cas de mort subite chez des jeunes âgés de 1 à 36 ans. Les certificats de décès, les rapports d'autopsie, les dossiers médicaux, les électrocardiogrammes (ECG) et les données parentales ont été analysés.
Les scientifiques ont observé que 33% des personnes décédées d'une morte subite avaient eu une hospitalisation ou une consultation en soins ambulatoires dans les 180 jours (6 mois) précédant leurs décès. Des symptômes facilement reconnaissables mais négligés étaient présents chez plus de la moitié des sujets avant leur décès (52%) dont des palpitations, des syncopes (perte de connaissance totale et brève), des nausées/vomissements, des crises d'épilepsie et "des signes liés à une infection" mais ils n'ont pas donné de précisions supplémentaires pour ces derniers.
Ces signes doivent alerter, en particulier chez les patients ayant des troubles cardiaques. Les chercheurs suédois se sont aperçus que 11% des sujets décédés brutalement avaient déjà une maladie arythmique connue et 18% un ECG pathologique. "Grâce à une meilleure connaissance des signes et symptômes pouvant précéder le SADS, nous pourrions être en mesure d'identifier les jeunes à risque lors des consultations médicales", conclut le Dr Frisk Torell, co-auteur de l'étude.