"Je n'en peux plus" : pourquoi le pollen nous fait autant éternuer en ce moment ?

La semaine est très dure pour les allergiques...

"Je n'en peux plus" : pourquoi le pollen nous fait autant éternuer en ce moment ?
© 123rf- mrwed54

Fatiguée, la tête "pleine", les yeux rouges, le nez qui coule comme une fontaine... Actuellement, les "pollens de graminées sont très abondants dans l'air et viennent gêner fortement les allergiques, le risque d'allergie est élevé sur tout le pays" informe le RNSA. Le pollen est produit en abondance pendant la période de floraison des plantes, lorsque les fleurs sont ouvertes et prêtes à être pollinisées (c'est-à-dire en ce moment !). "Les arbres pollinisent en décembre, les graminées en avril jusqu'à juin et les herbacées, tout l'été jusqu'en septembre" nous précise le Dr Maxime Hosotte, allergologue à l'Hôpital Privé Nancy-Lorraine. La saison est donc loin d'être finie et le retour du soleil aggrave la situation.

Le pollen peut être transporté par les insectes (pollen entomophile) ou par le vent (pollen anémophile). Le pollen transporté par le vent est plus léger et peut voyager jusqu'à des milliers de kilomètres. Lorsque le pollen entre en contact avec les muqueuses nasales, il peut déclencher une réaction chez les personnes allergiques. "Cette réaction allergique se caractérise par une libération d'histamine et d'autres substances inflammatoires par le système immunitaire pour combattre ce qu'il perçoit comme une menace", complète le médecin. Ces substances provoquent alors une série de réponses dans le corps : des démangeaisons nasales, des éternuements et une production accrue de mucus.

"Lorsque les muqueuses nasales sont irritées, le cerveau va déclencher un réflexe d'éternuement pour expulser les allergènes et les irritants des voies respiratoires"

"Lorsque les muqueuses nasales sont irritées, le cerveau va déclencher un réflexe d'éternuement pour expulser les allergènes et les irritants des voies respiratoires". Le pollen peut aussi engendrer une conjonctivite avec les yeux qui grattent et qui coulent et l'inflammation des voies respiratoires responsable de toux voire d'asthme. "Certaines études ont montré qu'il existe une composante génétique dans la prédisposition aux allergies, y compris les allergies au pollen, reconnait notre interlocuteur. Les personnes dont les parents ou les membres de la famille proche ont des antécédents d'allergies sont plus susceptibles de développer des réactions allergiques, y compris des éternuements en réponse au pollen" souligne notre interlocuteur. De même, "les personnes vivant dans des régions où les niveaux de pollen sont élevés, ou celles qui sont exposées à des concentrations élevées de pollen pendant la saison de pollinisation des plantes, sont plus susceptibles de développer des réactions allergiques".

Le traitement des éternuements causés par le pollen vise à réduire les symptômes pour améliorer la qualité de vie des personnes concernées. On commence par un bilan allergologique afin d'essayer d'identifier l'allergène responsable des éternuements. Il convient par ailleurs d'éviter autant que possible l'exposition au pollen. Pour cela, rester à l'intérieur pendant les périodes de forte concentration de pollen, garder les fenêtres fermées, utiliser un climatiseur avec un filtre à air, prendre une douche (et laver ses cheveux) et changer de vêtements après être sorti à l'extérieur. En complément, des antihistaminiques, peuvent être prescrits : "Ils bloquent les effets de l'histamine et réduisent ainsi les éternuements, les démangeaisons, les écoulements nasaux et les yeux rouges et irrités".

Des anti-inflammatoires locaux comme des corticostéroïdes nasaux peuvent aussi être utilisés. Enfin, l'immunothérapie allergénique ou "désensibilisation" permet de diminuer la sensibilité du système immunitaire au pollen en administrant progressivement des doses croissantes du pollen. "C'est un traitement à long terme qui peut aider à réduire la gravité des symptômes allergiques et à améliorer la tolérance au pollen. Il a prouvé son efficacité". Il se fait par comprimé (ou solution aqueuse) et s'envisage souvent sur 3 saisons de 6 mois successives. 

Merci au Dr Maxime Hosotte, allergologue à l'Hôpital Privé Nancy-Lorraine (Elsan)