AVC : ce facteur de risque "inattendu" chez les moins de 35 ans
Les chercheurs ont été "surpris" de constater que ce facteur de risque jouait un rôle très important dans le développement des AVC chez les jeunes adultes, surtout chez les femmes.
En France, un accident vasculaire cérébral (AVC) a lieu toutes les 4 minutes. Si l'âge de survenu moyen est de 72 ans, l'AVC peut survenir à n'importe quel âge, y compris chez les jeunes. En 25 ans, le nombre d'AVC chez les 20-55 ans a doublé, particulièrement chez les moins de 35 ans. Ces accidents sont généralement causés par l'hypertension artérielle et d'autres facteurs de risque comme un taux de cholestérol élevé, un diabète, le tabagisme, l'obésité, l'inactivité physique, l'abus d'alcool ou des maladies coronariennes. Mais pour la première fois, des chercheurs ont voulu savoir quel facteur de risque contribuait le plus au risque d'AVC chez les jeunes adultes et leur découverte est inattendue.
Responsable de 43% des AVC chez la femme jeune
Dans leur étude publiée en mars 2024 dans la revue Circulation de l'American Heart Association, les chercheurs ont suivi 2 600 personnes ayant subi un AVC entre 2012 et 2019 et plus de 7 800 n'en ayant pas eu. Les volontaires étaient âgés de 18 à 55 ans et 52% étaient des femmes. La majorité des AVC (73%) étaient ischémiques, survenant lorsqu'un vaisseau sanguin menant au cerveau est obstrué par un caillot. Au terme de leur analyse, chez les personnes de moins de 35 ans :
►43% des AVC survenant chez les femmes et 31% chez les hommes étaient causés par des facteurs de risque non traditionnels. En tête de liste de ces facteurs : les migraines. Elles représentaient près de 35% des AVC chez les femmes et 20% chez les hommes mais sa contribution au risque d'AVC diminuait avec l'âge.
► 33% des AVC chez les femmes et à 25 % chez les hommes étaient liés à des facteurs de risque traditionnels dont l'hypertension artérielle était le plus important.
Une douleur d'un seul côté de la tête
"Les chercheurs ont été surpris de constater que des facteurs de risque non traditionnels, notamment les migraines, jouaient un rôle aussi important dans le développement des AVC chez les jeunes adultes. Ces résultats sont importants car la majeure partie de notre attention s'est concentrée sur les facteurs de risque traditionnels, a commenté l'auteur principal, le Dr Michelle Leppert, professeur adjoint de neurologie à la faculté de médecine de l'Université du Colorado à Aurora, dans un communiqué de presse. De nombreuses études ont démontré l'association entre les migraines et les accidents vasculaires cérébraux, mais à notre connaissance, cette étude pourrait être la première à démontrer à quel point le risque d'accident vasculaire cérébral peut être imputable aux migraines". Pour rappel, la migraine correspond à une douleur intense qui affecte généralement un seul côté de la tête et qui survient sous forme de crises. Elle s'accompagne parfois de nausées ou d'une intolérance au bruit ou à la lumière.
Les résultats doivent être pris avec précaution et nécessitent des études complémentaires. Ils présentent plusieurs limites, notamment le fait qu'ils s'appuient sur une base de données administrative, ce qui pourrait avoir un impact sur la manière dont les facteurs de risque étaient notés, et le manque de données sur la race et l'origine ethnique de nombreux participants. Aussi, la recherche a été menée dans des zones métropolitaines situées à un mile ou plus au-dessus du niveau de la mer. L'altitude peut donc créer des conditions uniques qui ne sont pas applicables aux personnes vivant à d'autres altitudes.