Boire ce thé noir chaque jour éviterait de faire grimper la glycémie

Des chercheurs chinois et australiens ont montré qu'une consommation quotidienne de thé noir pouvait favoriser l'élimination du glucose par les reins. Mais pas n'importe lequel...

Boire ce thé noir chaque jour éviterait de faire grimper la glycémie
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Boire du thé noir tous les jours contribuerait à maintenir la glycémie (taux de sucre dans le sang) et réduirait ainsi le risque de diabète de type 2 de 47%, suggère une étude réalisée par l'Université d'Adélaïde (Australie) et l'Université du Sud-Est (Chine), dont les résultats ont été présentés lors de la réunion annuelle de l'Association européenne pour l'étude du diabète à Hambourg (du 2 au 6 octobre 2023). Pour comprendre le rôle du thé, les chercheurs ont analysé et comparé la glycémie de 1 923 participants (562 hommes et 1 361 femmes âgés de 20 à 80 ans) originaires de 8 provinces chinoises. Tous les participants ont fourni des informations sur la fréquence de consommation de thé (jamais, occasionnellement, souvent, quotidiennement) et sur le type de thé qu'ils buvaient (vert, noir ou autres).

Tous les buveurs de thé prenaient leur boisson sans lait, ni sucre

Parmi les participants (qui buvaient leur thé nature, sans lait ni sucre), 436 souffraient de diabète, 352 de prédiabète et 1 135 avaient une glycémie normale. Les différences d'âge, de sexe et de mode de vie ont également été prises en compte. Après avoir évalué la concentration de glucose urinaire à jeun, mesuré la résistance à l'insuline et enregistré l'état glycémique (antécédents de diabète de type 2, prise de médicaments antidiabétiques ou test oral anormal de tolérance au glucose) de chaque participant, les chercheurs ont découvert que les personnes qui buvaient du thé quotidiennement par rapport à ceux qui n'en buvaient jamais :

Absorbaient moins de glucose dans les reins, ce qui entraînait un plus grand rejet de glucose dans les urines et contribuait à une glycémie moins élevée.

Avaient une meilleure résistance à l'insuline (la résistance à l'insuline peut être considérée comme un état prédiabétique, le signe avant-coureur d'un diabète en train de se développer)

→ Présentaient un risque réduit de 15 % de prédiabète et un risque réduit de 28 % de diabète de type 2

Des composés capables de moduler l'élimination du glucose dans les reins

Si l'étude ne dit pas la quantité de thé qui était bue par jour, les bienfaits sur la glycémie étaient plus prononcés chez les buveurs quotidiens de thé noir (appelé Pu-erh chez les Chinois) : réduction de 53% d'avoir un prédiabète et de 47% d'avoir un diabète de type 2. "Les effets bénéfiques de la consommation de thé noir peuvent provenir de la manière dont les thés tels que le Pu-erh sont produits, qui implique une fermentation microbienne, un processus qui peut produire des composés bioactifs uniques (notamment des alcaloïdes, des acides aminés libres, des polyphénols, des polysaccharides)." Ces composés "pourraient moduler directement ou indirectement l'excrétion du glucose dans les reins, un effet imitant (dans une certaine mesure) celui de certains médicaments contre le diabète de type 2 (les SGLT-2 inhibiteurs ou gliflozines)", explique le professeur Zilin Sun de l'Université du Sud-Est, co-auteur de l'étude dans un communiqué paru sur EurekaAlert.

"Il est difficile d'appliquer les résultats à une population plus large"

Cette étude suggère ainsi que "la consommation quotidienne de thé noir a le potentiel de réduire le risque et la progression du diabète de type 2 grâce à un meilleur contrôle de la glycémie. Lorsque vous examinez tous les différents biomarqueurs associés à la consommation habituelle de thé noir, cela peut être une mesure simple pour les gens à mettre en place." Toutefois, "étant donné qu'il s'agit d'une étude observationnelle avec seulement un petit nombre de participants en Chine, il est difficile d'appliquer les résultats à une population plus large, et nous ne pouvons pas établir de relation de cause à effet entre le thé noir et son rôle dans la régulation du glucose dans notre corps", poursuit-il. Une étude plus approfondie menée en double aveugle est en cours. Les résultats sont prévus pour 2024.