Vers une autonomie du contrôle de la glycémie en cas de diabète
Pancréas artificiel, capteur de glycémie sans aiguille, patch-pompe... Revenons sur ces innovations qui rendent la vie des diabétiques un peu moins contraignante.
L'arrivée de la pompe à insuline programmable, dans les années 1980, a révolutionné le quotidien de nombreux diabétiques. Son principe ? Composée d'un boitier avec un réservoir d'insuline, relié à un cathéter, elle leur permet d'éviter les injections répétées d'insuline. Une fois programmée, la pompe permet d'injecter de l'insuline en continu (débit de base). De plus, le patient diabétique peut affiner ses injections et ainsi délivrer une quantité d'insuline (bolus) en fonction de ses besoins. Pour ce faire, il leur suffit de mesurer leur glycémie à l'aide d'un lecteur glycémique, avant de programmer leur pompe qui délivre alors la bonne dose d'hormone. Bien que pratique, la pompe n'efface cependant pas tous les aspects contraignants du diabète, notamment les multiples mesures de la glycémie au cours de la journée. Mais les traitements évoluent et la science vise à améliorer un peu plus le quotidien des diabétiques en leur offrant une plus grande autonomie.
Libre de tout mouvement. La plupart des pompes à insuline portables actuelles sont reliées au cathéter par une tubulure d'une cinquantaine de centimètres en moyenne. Grâce aux patchs-pompes, ce lien n'existe plus ! En effet, ces pompes à insuline se composent d'un patch étanche contenant une réserve d'insuline et le cathéter, et d'un dispositif portable pour régler l'administration de l'insuline. L'Omnipod d'Ypsomed se compose même d'un lecteur de glycémie intégré. Presque invisibles sous les vêtements, les patchs-pompes ont l'avantage d'offrir une totale liberté de mouvement.
Fini les piqûres ! La société américaine Abbott a développé le Freestyle, un système de surveillance de la glycémie, ne nécessitant ni aiguille, ni bandelette, et qui évalue en quelques secondes la glycémie. Le système Freestyle se compose d'un capteur, à implanter sur la partie externe du haut bras, et d'un lecteur, qu'il suffit d'approcher à moins de 4 centimètres du capteur pour connaître la glycémie. Mieux encore, grâce au lecteur, le patient peut également obtenir un suivi sur 8 heures de l'évolution de son taux de glucose sanguin, et connaître la tendance de sa glycémie, si elle est en diminution ou augmentation par exemple. La marque précise que si la glycémie affichée ne correspond pas à l'état dans lequel se trouve le patient, il est préférable de prendre sa glycémie de manière "classique" afin de vérifier son taux de glucose sanguin. En cas de doute ou si vous souhaitez tout simplement tester le dispositif, n'hésitez pas à en parler à votre diabétologue ou le médecin qui vous suit.
Du lecteur de glycémie à son ordinateur. Lorsque l'on est atteint d'un diabète sucré, il est utile de pouvoir garder une trace de l'évolution de sa glycémie au fil des jours. Surtout en prévision d'un rendez-vous avec un diabétologue ou un médecin généraliste. C'est ce que permet Accu-Chek Smartpix, développé par Roche Diabetes. Cet outil se compose d'un logiciel d'analyse de données des lecteurs de glycémie, et d'un boitier pour lecteur de la marque Accu-Chek. Il est également possible de relier un lecteur Accu-Chek Mobile à son ordinateur, directement via le port USB de ce dernier. Le logiciel évalue l'équilibre glycémique global en évaluant le risque hypoglycémique, la moyenne glycémique par rapport à l'objectif du patient, et l'amplitude des variations glycémiques. Le logiciel est gratuit et uniquement compatible avec les système d'exploitation Windows. Il existe d'autres logiciel destinés à d'autre marque de pompe à insuline, comme les Medtronic.
Vers un pancréas artificiel. Le nom de ce pancréas artificiel est Diabeloop. Contrairement à ce que son nom indique, Diabeloop n'est pas un organe de remplacement, il se compose d'un capteur de glycémie, d'une pompe à insuline, et d'un module de contrôle (smartphone), qui permettent de mimer la régulation de la glycémie effectuée par le pancréas. Le capteur, placé au niveau de l'abdomen du patient, mesure en continu le taux de glucose sanguin, et calcule la bonne dose d'insuline à administrer. Les données sont toutes envoyées vers le smartphone par bluetooth, avant d'être communiquées aux équipes médicales qui s'assurent du suivi du patient.
C'est en 2011 qu'un groupe de diabétologues français avait lancé ce projet de pancréas artificiel, destiné aux diabétiques insulinodépendants. Après un premier test concluant en 2011, et le succès rencontré à la suite d'une étude clinique sur 35 patients en 2014, les médecins espèrent pouvoir mettre leur système à disposition du grand public d'ici la fin 2017.
Le diabète est une maladie qui touche de plus en plus de personnes et dont la prévalence ne semble pas diminuer, bien au contraire. En 2015, on dénombrait près de 415 millions de diabétiques dans le monde, et la France en compte actuellement plus de 3 millions.
Plus d'informations. Pour tout savoir sur le diabète et les traitements actuels consultez le site de l'association française des diabétiques (AFD).