E319 : l'additif alimentaire dont il faut se méfier

L'E319 est un additif qui se trouve dans de nombreux produits transformés comme les soupes, les chips, les céréales ou encore les poissons surgelés. Problème : il affaiblirait nos défenses immunitaires et nous rendrait plus vulnérable à la grippe, selon une récente étude américaine.

E319 : l'additif alimentaire dont il faut se méfier
© Mark Bowden - 123RF

Le butylhydroquinone tertiaire, ça vous dit quelque chose ? Derrière ce nom complexe se cache en réalité le E319, un additif alimentaire présent dans de nombreux produits transformés. Cet antioxydant entre dans la composition des céréales du petit-déjeuner, des huiles de cuisson, des soupes déjà préparées, des bouillons en cube, des viandes et poissons surgelés, des préparations pour gâteaux, des chips, des chewing-gums ou encore, certains produits à base de noisettes. Problème : le E319 serait "peu recommandable" selon l'association de consommateurs UFC-Que Choisir. Autre problème : la présence de cet additif alimentaire ne serait pas toujours mentionnée sur les étiquettes des produits transformés. 

L'E319 nous rendrait plus vulnérable aux virus et bactéries

Une étude menée par des chercheurs de l'université du Michigan, aux Etats-Unis et présentée le 7 avril 2019 au Congrès annuel de la biologie expérimentale à Orlando, confirme son caractère néfaste. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont incorporé une dose d'additif E319 - une quantité comparable à la consommation humaine - dans la nourriture d'un groupe de souris, puis ils les ont exposées à deux souches de la grippe (H1N1 et H3N2). Résultats :

  • Le nombre de lymphocytes T (CD4) dans les poumons des souris exposées au E319 avait baissé. Ces lymphocytes jouent un rôle fondamental dans l'immunité cellulaire. Ils permettent de diriger et d'activer d'autres cellules du système immunitaire pour éliminer un agent pathogène (bactéries, virus, parasites...) comme le virus de la grippe par exemple.
  • L'activation des lymphocytes T (CD8) a été ralentie. Ces globules blancs ont pour rôle de détruire les cellules infectées par un virus. Ainsi, cette non-activation a permis au virus de la grippe de se répandre chez les souris.
  • Ces souris présentaient également une inflammation généralisée et une production de mucus dans leurs poumons.

A travers cette expérience, les chercheurs ont pu constater que l'introduction de la E319 par le biais de l'alimentation pouvait affecter certaines cellules (les lymphocytes T CD4 et CD8) jouant un rôle important dans la réponse immunitaire à la grippe. Ainsi, "si vous recevez un vaccin, mais qu'une partie du système immunitaire n'apprend pas à reconnaître et à combattre les cellules infectées par le virus, le vaccin sera alors moins efficace", confie Robert Freeborn, qui a co-dirigé l'étude.

L'E319 affaiblirait l'efficacité du vaccin contre la grippe

Plusieurs semaines plus tard, ces souris ne recevaient plus de dose d'E319, mais ont été exposées à une autre souche de la grippe. Les chercheurs ont vu que l'additif E319 empêchait le système immunitaire de se rappeler comment réagir face au virus de la grippe, en particulier lorsqu'une autre souche avait été introduite à un autre moment. Ce qui a entraîné une récupération plus longue et une perte de poids supplémentaire chez les souris. "Il est important que l'organisme soit capable de reconnaître un virus et de savoir comment le combattre efficacement, poursuit le co-directeur de l'étude, c'est d'ailleurs tout l'intérêt des vaccins de stimuler cette mémoire et de produire une immunité. L'E319 semble entraver ce processus".

A quoi sert le E319 ? Cet additif alimentaire est un antioxydant de synthèse : il permet aux matières grasses et aux arômes de ne pas s'oxyder. Sa dose journalière acceptable (DJA) est de 0,7 mg par kilo de poids corporel.