DCP : une substance à surveiller dans les dentifrices ?
Une nouvelle étude américaine pointe du doigt le Dichlorophénol (DCP), une substance présente dans de nombreux produits du quotidien comme les dentifrices, les déodorants ou les savons antiseptiques. Devons-nous nous en méfier ? Explications.
Qu'ont en commun les dentifrices, les savons antibactériens, les désodorisants et les herbicides ? Ces produits contiennent tous du Dichlorophénol, plus communément appelé DCP. En effet, cette substance chimique entrerait très souvent dans la composition du triclosan, un agent antibactérien présent dans de nombreux produits comme les déodorants, les dentifrices, mais également les produits colorants pour les cheveux. Problème : le DCP serait susceptible d'entraîner un risque accru de maladies cardiaques et de cancers. C'est en tout cas ce que révèle une étude menée par l'Université du Minnesota et publiée dans la revue scientifique Occupational and Environmental Medicine en octobre 2018. Pour parvenir à ces résultats, les chercheurs ont analysé les urines de 3 617 participants et ont déterminé la quantité de deux types de DCP (le 2,4-Dichlorophénol et le 2,5-Dichlorophénol) dans les échantillons prélevés lors d'un test urinaire. Les participants devaient par ailleurs mentionner leurs antécédents médicaux.
Alors, a-t-on raison de s'en méfier ? Les résultats ont montré "qu'une forte concentration en 2.5-Dichlorophénol dans les urines était associée à une prévalence plus élevée des maladies cardiovasculaires et des cancers combinés", précisent les auteurs de l'étude. Toutefois, aucun lien significatif n'a été détecté entre une concentration élevée en 2.5-DCP ou en 2.4-DCP et les maladies pulmonaires (comme la bronchite chronique ou l'asthme), les problèmes de la thyroïde et les maladies hépatiques. "Un examen plus approfondi est nécessaire pour déterminer si une exposition chronique au 2.5-DCP est véritablement associée à une incidence défavorable sur la santé, d'autant plus que, d'après des recherches précédentes de l'NHANES (un programme mené par le National Center for Health Statistics américain du Centers for Disease Control and Prevention), 81% des Américains montrent des preuves d'exposition à ces produits chimiques", souligne Mary Rooney, l'auteure principale de l'étude. Surtout, les nouvelles études détermineront à partir de quelle dose le Dichlorophénol serait néfaste pour la santé. En attendant les résultats de ces recherches complémentaires, mieux vaut bien lire les étiquettes et éviter, dans la mesure du possible, les produits contenant du triclosan (un composé dans lequel on retrouve les 2.4 et 2.5-DCP) et privilégier les alternatives qui n'en contiennent pas.