L'état de santé des Français en 7 points clés
Les Français sont globalement en bonne santé, selon le dernier rapport de la DREES. Espérance de vie, causes de décès les plus fréquentes, tabagisme... Voici ce qu'il faut retenir.
La Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques (DREES) et Santé publique France ont publié un rapport sur "L'Etat de santé de la population en France". L'ouvrage, qui fournit plus de 200 indicateurs, décrit l'évolution de l'état de santé des Français, en fonction de leur âge ou de leur région. En voici les principaux résultats :
L'espérance de vie est de...
Les Français bénéficient d'une espérance de vie élevée : 85 ans pour les femmes en 2015 et 79 ans pour les hommes. Elle a particulièrement progressé ces dix dernières années entre 1995 et 2005 (+2,9 ans chez les hommes, +1,9 ans chez les femmes). En outre, l'écart homme/femme s'est réduit en France, comme dans tous les pays européens. A noter : un léger recul de l'espérance de vie entre 2014 et 2015 en raison d'un épisode grippal particulièrement meurtrier. "C'est la première fois qu'une baisse annuelle de cette ampleur est constatée depuis l'après-guerre", peut-on lire dans le rapport.
Moins de décès liés aux maladies chroniques
Diabète, cancer, maladies cardiovasculaires… Bonne nouvelle, depuis les années 80, toutes les pathologies chroniques voient leur taux de mortalité diminuer en raison des progrès réalisés en matière de prise en charge et de traitements. En revanche, le poids de la mortalité prématurée avant 65 ans demeure important : près d'un décès sur cinq, en particulier chez les hommes (deux fois plus élevée).
Mais plus de cancers, plus de diabète, plus d'AVC…
Si l'on meurt moins des maladies chroniques, leur incidence ne faiblit pas. Bien au contraire. Par exemple, l'incidence du nombre de cancers a augmenté ces dernières années. En cause, le vieillissement de la population. Mais aussi les progrès réalisés en dépistage, ou encore la progression de certains facteurs de risque que sont la sédentarité, le surpoids ou le tabagisme.
De même, si la mortalité par AVC ne cesse de diminuer depuis les années 2000, l'incidence des patients hospitalisés est en augmentation chez les moins de 65 ans depuis 2002. Le diabète continue aussi sa progression : environ 3 millions de personnes sont aujourd'hui diabétiques.
Les 4 pathologies dont on décède le plus
Depuis 2004, le cancer est passé en tête, devant les pathologies cardiovasculaires. Néanmoins, ces dernières restent la première cause de mortalité chez les femmes. De nombreuses campagnes d'information destinées aux femmes ont d'ailleurs été mises en place récemment, afin de mieux sensibiliser les femmes au risque d'infarctus ou d'AVC.
Les causes les plus fréquentes de décès sont :
- Les cancers (27,6% des décès) et les maladies cardio-vasculaires (25,1 %),
- Les maladies de l'appareil respiratoire (6,6%),
- Les morts violentes, telles que les suicides et accidents (6,6%).
L'impact du tabac chez les femmes
Après la hausse observée entre 2005 et 2010 faisant suite à plusieurs décennies de baisse, la prévalence du tabagisme quotidien apparaît en légère diminution en 2014 (de 29,7 % en 2010 à 28,6 % en 2014). C'est toujours trop, observe le rapport. L'écart du tabagisme hommes/femmes tend par ailleurs à se resserrer. La proportion de fumeurs hommes est passée de 59% en 1974 à près de 39% en 2014, soit une baisse de 20 points. A l'inverse, la proportion de femmes fumeuses a progressé sur la même période : de 28% en 1974 à 30% en 2014. "Cette évolution différentielle entre les hommes et les femmes de la consommation de tabac explique les tendances différentielles des maladies impactées par le tabac, comme le cancer du poumon ou la BPCO dont les taux de mortalité sont en diminution chez les hommes et en augmentation chez les femmes."
Alcool : la France n'est plus en tête du classement européen
La consommation d'alcool diminue de manière régulière en France depuis plusieurs décennies. Ainsi, la France n'occupe plus la tête du classement européen comme cela a longtemps été le cas. Elle n'en demeure pas moins l'un des pays européens les plus gros consommateurs. Selon le Baromètre santé 2014, 18,5 % des 18-75 ans consomment régulièrement de l'alcool (au moins dix fois dans le mois au cours des 12 derniers mois) et 10 % quotidiennement.
Le poids des inégalités sociales
Elles s'inscrivent avant même la naissance, au cours de la grossesse, entraînant un taux de prématurité et de petit poids de naissance plus important dans les foyers les plus modestes. De même, les enfants d'ouvriers et scolarisés en zone d'éducation prioritaire ou en zone rurale, ont un état de santé bucco-dentaire moins bon et sont plus souvent en surpoids. A l'âge adulte, ces inégalités se retrouvent : la quasi-totalité des pathologies (liées à l'alcool, au tabac, le diabète, les pathologies cardiovasculaires, etc.) sont corrélées au niveau social.