Les Français se tournent de plus en plus vers l'automédication
Alors que les ventes de médicaments sans ordonnance ont progressé de 3% en 2016, les laboratoires spécialistes de l'automédication misent sur le marché de l'automédication.
Les ventes de médicaments sans ordonnance et non remboursés ont augmenté de 3,3 % en 2016 en France, selon l'Association française de l'industrie pharmaceutique pour une automédication responsable (Afipa), qui représente les industriels du secteur.
En y ajoutant les dispositifs médicaux et les compléments alimentaires non prescrits, le marché de l'automédication a ainsi connu une croissance de près de 5 %. Il a de plus représenté en 2016, 10,7 % des ventes des pharmacies, contribuant ainsi à hauteur de 25 % à la croissance de leur chiffre d'affaires, selon l'Afipa s'appuyant sur un panel OpenHealth de 7 430 pharmacies.
Pour soigner un banal rhume ou soulager un mal de gorge, les Français se tournent volontiers vers l'automédication, sans passer par la case "médecin". Selon un sondage Pierre Fabre/Ipsos (mai 2016), 8 Français sur 10 ont pratiqué l'automédication pour un problème de santé bénin au cours de l'année, principalement pour soigner des maux de tête (77 %) ou les maux de gorge (69 %), des rhumes, des rhinites (63 %) ou des problèmes de toux (62 %). Eviter de voir le médecin (46 %) et le fait qu'il s'agisse de médicaments qu'ils prennent depuis longtemps (43 %) sont les deux principales raisons invoquées pour expliquer leur recours à l'automédication. Par ailleurs, pour un problème de santé bénin, plus d'un Français sur deux estime que certaines consultations médicales pourraient être remplacées, soit par un passage direct en pharmacie (52 %), soit par un échange téléphonique (35 %). Et ce sont quand même 74 % des Français, qui déclarent que le remboursement des consultations, pour des problèmes de santé bénins, représente pour la sécurité sociale un coût important.
L'Afipa estime que l'automédication est aussi une solution pour désengorger les cabinets médicaux. "La prise en charge individuelle des pathologies du quotidien permettrait de préserver le financement des affections lourdes et/ou chroniques par la collectivité." Une idée proposée par François Fillon fin 2016, non sans polémique, à gauche comme à droite, si bien que le candidat avait rétropédalé. "Les déclarations de François Fillon ont permis que cette question soit abordée dans le débat public, c'est bien", a positivé Dominique Giulini, le président de l'Afipa, interrogé par l'AFP. "On ressent le débat politique beaucoup trop réduit sur les baisses des prix des médicaments (...), c'est trop étroit", a-t-il ajouté, plaidant pour des patients "responsabilisés" plutôt qu'"infantilisés".