Elle devient mère avec ses fragments d'ovaires congelés avant la puberté
Une jeune femme est devenue maman après la transplantation de ses propres tissus ovariens prélevés avant sa puberté. Une première mondiale.
Suite à la transplantation de ses propres tissus ovariens qui lui avaient été prélevés puis congelés avant sa puberté, une jeune femme est devenue maman. Cette première mondiale a été réalisée par une équipe médicale à Bruxelles et a été décrite dans la revue spécialisée Human Reproduction, mensuel de la société européenne de reproduction humaine et d’embryologie (ESHRE). Au moins 35 naissances ont déjà eu lieu dans le monde après ce type d’autogreffes de tissus mais prélevés chez des femmes adultes.
Des fragments d'ovaires congelés avant la puberté. Une anémie falciforme, ou drépanocytose, avait été diagnostiquée à l’âge de 5 ans chez cette patiente née en République du Congo. Ce n’est qu’à 11 ans, après son émigration en Belgique, que les médecins ont estimé que sa maladie était si sévère qu’elle devait être traitée avec une greffe de moelle osseuse. Pour éviter tout rejet de la greffe, une chimiothérapie ou une radiothérapie doit être réalisée. Celles-ci peuvent détruire de façon permanente le fonctionnement des ovaires. C’est pour cette raison que les médecins ont décidé de retirer l’ovaire droit et d’en congeler des fragments avant d’administrer la chimiothérapie. La jeune fille avait alors près de 14 ans et n’avait pas encore eu ses règles.
Dix ans plus tard, son ovaire produit des ovocytes. La greffe de moelle a été un succès. L’ovaire gauche étant défaillant, un traitement hormonal lui a été prescrit quand elle a eu 15 ans. Pour restaurer sa fertilité dix ans plus tard, les médecins ont décongelé une partie des tissus ovariens et lui en ont réimplanté quatre fragments sur l’ovaire gauche laissé en place. Onze autres fragments ont également été implantés dans d’autres endroits de son corps. Les tissus greffés ont alors produit des ovocytes matures mais c’est l’infertilité de son compagnon de l’époque qui a différé le projet d’avoir un enfant. Deux ans après la transplantation, la jeune femme âgée de 27 ans est finalement tombée enceinte avec un nouveau partenaire. Elle a accouché en novembre 2014 d’un petit garçon en bonne santé.