Indemnisations record pour les narcolepsies liées au vaccin H1N1

Trois adolescents devenus narcoleptiques suite au vaccin H1N1 vont recevoir une indemnisation de 650 000 euros. Une première dans l’histoire de ce vaccin polémique.

Indemnisations record pour les narcolepsies liées au vaccin H1N1
© Sherry Young

600 000 à  650 000 euros chacun : c’est ce que vont percevoir trois adolescents devenus narcoleptiques suite à l’injection du vaccin contre la grippe H1N1 (ou grippe A) pendant les campagnes de vaccination en 2009 et 2010, suite à une décision prise par l’Office national d’indemnisation des accidents médicaux (Oniam).

Un lien établi entre narcolepsie et vaccin anti H1N1. D’après une étude de 2013 financée par l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), il existe un lien entre le vaccin contre le virus H1N1 et la narcolepsie, un trouble du sommeil caractérisé par une somnolence excessive pendant la journée, marquée par des accès de sommeil incontrôlables et une perte soudaine du tonus musculaire qui surviennent souvent à la suite d’une émotion. Ainsi, le dernier bilan de l’ANSM effectué en septembre 2013 fait état de 61 cas de narcolepsie recensés en France découlant d’une vaccination par le Pandemrix® pour 56 personnes et par le Panenza® pour trois cas.

Une indemnisation record. L’Oniam a alors reçu 57 dossiers et a attribué pour le moment 18 offres d’indemnisation. La moyenne de ce dédommagement est de 338 000 euros. Avec la nouvelle offre présentée aux trois adolescents, elle propose donc une somme encore jamais atteinte. En effet, le montant de l’indemnisation est proportionnel à l’étendue des préjudices, qui varie selon les cas. Ici, les trois adolescents nécessitent une aide de trois à quatre heures par jour, dont une aide scolaire et médicale quotidienne.  

Un vaccin qui alimente les polémiques. En 2009 et 2010, années de pic de contaminations de la grippe H1N1, plus de quatre millions de personnes en Europe ont été vaccinées (notamment les personnes âgées, les personnels de santé, et les femmes enceintes). Depuis, près de 500 cas de narcolepsie se sont déclarés chez ces personnes dans les mois qui ont suivi la vaccination. Ce vaccin avait déjà fait l’objet d’une polémique : il jouerait en effet un rôle dans l’apparition du syndrome Guillain Barré, une affection neurologique rare.