Gardasil : "est-ce que la plainte va aboutir ? Je ne sais pas, je ne suis au courant de rien…"
A 25 ans, Laurène vit avec une maladie de Verneuil, une affection de la peau très handicapante, apparue peu de temps après sa vaccination par le Gardasil. Témoignage.
Laurène accuse le Gardasil d’être le responsable de la maladie de peau qu’elle a déclaré seulement quinze jours après son injection, en juin 2008. Son avocate, Me Camille Kouchner, a déposé une plainte groupée contre X fin 2013.
A quel moment sont apparus les premiers symptômes de votre maladie ?
Les symptômes sont apparus rapidement, trois semaines après l’injection du vaccin en juin 2008. J’avais des abcès sur les fesses, les cuisses et le pubis. Et tous les mois, j’avais de nouveaux boutons qui apparaissaient, alors que je n’avais jamais été sujette à cela auparavant ! J’étais aussi très fatiguée et tout le temps assommée. J’ai été opérée deux fois en 2009, puis une troisième fois en 2011 pour ces abcès.
Le diagnostic de maladie de Verneuil est posé en septembre 2011, soit 3 ans après l’apparition de ces symptômes. C’est long…
Oui, c’est révoltant. A l'époque, j’ai vu des dizaines de médecins, qui me parlaient de furoncle, de poils incarnés… Aucun ne voulait faire le lien avec le vaccin.
Suite à ce diagnostic, vous avez fait une déclaration d’effet indésirable auprès de la pharmacovigilance. Quelle réponse avez-vous reçue ?
Oui, j'ai reçu une lettre en 2012, m'expliquant qu'aucun cas similaire n'avait été rapporté dans la base nationale de pharmacovigilance. Bien que le vaccin soit en surveillance renforcée, ils n’ont pas pris en compte ma déclaration.
Quand avez-vous commencé à avoir des doutes vis-à-vis du vaccin ?
Très vite parce que mes symptômes étaient apparus tellement rapidement après l'injection. Et surtout je n’avais jamais eu de problème comme celui-ci avant. Un jour j’ai vu le témoignage d’une autre jeune fille, Julie, dans un reportage de France 3. J’ai pris contact avec elle via Facebook et on s’est rendu compte qu’on avait la même histoire. Elle a aussi avait déclaré une maladie de Verneuil, peu de temps après avoir été vaccinée par le Gardasil. Et ce qui est étonnant, c’est que la pharmacovigilance lui avait fait la même réponse qu’à moi, mais trois ans plus tôt, comme quoi aucun cas similaire n’avait été ne leur avait été signalé…
Une plainte groupée a été déposée en décembre 2013. L’enquête préliminaire est toujours en cours. Comment gérez-vous cette attente ?
C’est long, très long. Je n’ai aucune nouvelle. Je ne sais pas si l’enquête avance et en tout cas, il n’y a toujours pas de juge d’instruction de nommé… Et quand je vois que le Président explique, à l’occasion du Plan Cancer, qu’il veut augmenter la couverture vaccinale, je me dis que tout cela ne sert à rien. Je me pose aussi des questions sur l’indépendance de la Justice. Aucune étude à grande échelle n’est menée sur les effets indésirables à long terme du Gardasil. On ne connait même pas son efficacité. Il y a aussi beaucoup d’incertitudes sur la composition du vaccin. Est-ce que la plainte va aboutir ? Je ne sais pas, je ne suis au courant de rien, c’est ça le plus compliqué, c’est cette attente…
Comment allez-vous aujourd’hui ? Quel est votre quotidien ?
Jusqu’à présent j’étais en stade 1, mais là je viens de passer en stade 2, c’est-à-dire que les boutons arrivent sous les bras. Au quotidien, ma vie a changé. J’habite dans le sud et avant je sortais beaucoup, j’allais à la plage… Maintenant, je n’imagine plus me mettre en maillot de bain. Je ne peux plus mettre de pantalon serré parce que tout frottement est insupportable et douloureux. Et puis, je viens de recevoir une notification de la part de la sécurité sociale, selon laquelle ils ne renouvellent pas ma prise en charge à 100 % en ALD, alors qu'ils me l'avaient accordée en septembre 2011 pour 3 ans avec une maladie en stade 1. Maintenant que je suis en stade 2, je n'ai plus le droit. Voilà comment sont traitées les potentielles victimes du Gardasil en plus du silence judiciaire...