Un grand test Ebola prévu dans les huit jours
Le Samu est-il prêt à prendre en charge d'éventuels malades d'Ebola ? Les personnels soignants sont-ils suffisamment formés ? Et les services d'urgences ?
Malgré les craintes évoquées ces derniers jours par les personnels soignants, les autorités de santé demeurent rassurantes quant à la préparation des centres de référence pour accueillir les éventuels malades d'Ebola. La semaine dernière, des recommandations supplémentaires avaient été adressées aux professionnels de santé, médecins et paramédicaux, afin de fournir toutes les informations nécessaires au repérage rapide d'éventuels cas suspects. Le message à faire passer, c'est que les cas suspects ne doivent pas se rendre dans les services d'urgence. "Il faut que les cas suspects se signalent en appelant le 15 pour éviter toute contamination envers d'autres personnes et assurer une prise en charge sécurisée", avait expliqué Pierre Carli, le Directeur du Samu de Paris. La stratégie étant, en effet, de mettre au plus vite le patient dans le bon parcours de diagnostic et de soin.
Et maintenant Marisol Touraine le prouve. Afin de faire face au mieux à la multiplication de cas suspects en France, la ministre de la Santé a demandé que se tienne un "exercice grandeur nature" dans tous les services d'aide médicale d'urgence (Samu) ainsi que dans les établissements de santé de référence, dans les huit jours. "De cette manière-là, nous pourrons voir s'il y a des choses à améliorer dans certains endroits, a-t-elle précisé. Des exercices ont déjà eu lieu, mais il s'agit très régulièrement de vérifier que notre système est bien en place". Selon Pierre Carli, les urgences de l'hôpital pour enfants Robert-Debré ont ainsi déjà participé à un exercice de ce type. Un box d'isolement est prêt dans ces urgences pour permettre de mettre hors de la file d'attente des personnes qui présenteraient des symptômes. Par ailleurs, les équipes du Samu, formées en priorité cet été, sont préparées à faire face à d'éventuels cas d'Ebola en France. Et pour l'heure, l'activité du Samu n'est pas "énorme" alors que 15 patients seulement ont pour l'instant été amenés dans les centres de référence.
Les autres services d'urgence doivent être mieux formés.Toutefois, "un effort d'information" doit être fait en direction des autres services hospitaliers, a expliqué, ce mardi, Pierre Carli. "Il devient indispensable car il y a plus de cas d'Ebola et les connaissances sur le virus augmentent aussi. La contamination d'infirmiers au Texas et en Espagne a permis de comprendre mieux la propagation du virus. Il faut donc étendre les connaissances scientifiques sur la maladie aux autres services d'urgences, et c'est ce qui va être annoncé par les autorités", a-t-il détaillé à l'AFP. Des discussions, réunissant des experts hygiénistes, sont actuellement en cours à l'hôpital Bichat.
Rappelons qu'il existe 12 établissements de santé de référence : l'hôpital Bichat et l'hôpital Necker à Paris, l'hôpital Bégin à Saint-Mandé (94), le CHU de Lille, le CHU de Rennes, le CHU de Rouen, l'hôpital Nord à Marseille, l'hôpital de la Croix-Rousse à Lyon, le CHU de Bordeaux, le CHU de Strasbourg, le CHU de Nancy, le CH de La Réunion.
En vidéo : l'épidémie d'Ebola stoppée au Nigéria