Début de psychose en Europe à cause d'Ebola ?

Après la contamination de l'aide-soignante espagnole, une première sur le sol européen, aucun autre cas n'est pour l'heure confirmé en Espagne. Mais la Commission européenne veut savoir si une faille dans le système de santé a pu provoquer cette contamination.

Début de psychose en Europe à cause d'Ebola ?
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Début de panique en Espagne après le premier cas de contamination par Ebola en Europe. L'aide-soignante de 40 ans, actuellement soignée à l'hôpital madrilène Carlos III, aurait contracté le virus après avoir soigné les deux patients missionnaires rapatriés de Sierra Léone où ils avaient été contaminés par le virus Ebola. Si son état est actuellement stable, il n'empêche que la Commission européenne a d'ores et déjà demandé des "éclaircissements" à l'Espagne. Bruxelles veut que Madrid, qui est censée avoir mis en place des procédures nationales précises et coordonnées au niveau européen pour contenir la diffusion du virus sur le territoire, identifie la faille dans son système de santé.
Comment est-il possible, en effet, qu'une contagion ait pu se produire ? Pour l'heure, trois autres personnes, dont le mari de l'aide-soigante, ont été hospitalisées (aucun n'a été testé positif). Par ailleurs, les autorités médicales ont répertorié 22 personnes issues du milieu sanitaire à avoir été en contact avec l'aide-soignante touchée et 30 personnes ayant participé à la prise en charge du patient victime d'Ebola en Espagne, arrivé le 22 septembre de Sierra Leone et mort le 25. En Espagne aussi les voix s'élèvent pour dénoncer une vraisemblable série de dysfonctionnements. Selon les syndicats des personnels soignants, les tenus de protection ne seraient pas adaptées à un tel virus, les personnels soignants ne seraient pas suffisamment formés et l'aide-soignante n'aurait pas été prise en charge assez rapidement. Face à tant d'incertitudes et d'apparentes négligences, certains demandent la démission de la ministre de la Santé espagnole. Bref, la crise sanitaire prend des tournures de crise politique.
"Nous sommes prêts à faire face à d'éventuels cas de malades". En France, c'est une école primaire de Boulogne Billancourt, qui a du faire face à des rumeurs, après que trois parents aient refusé d'y laisser leurs enfants, en raison de la présence d'un élève récemment rentré de Guinée. Pourtant, la Directrice de l'école a rapidement rassuré les parents, l'enfant n'étant ni malade, ni contagieux et suivi médicament. 
Interrogée sur France Info ce mercredi, Marisol Touraine, la ministre de la Santé, a rappelé que "le risque zéro n'existait pas". Mais elle a assuré que la France était "prête à faire face à d'éventuels cas de malades" sur son territoire. "Nous nous sommes organisés en conséquence, en identifiant des hôpitaux prêts à accueillir des malades en situation d'isolement et de sécurité et nous mettrions tout en place pour faire en sorte que la maladie ne se propage pas et ne se transmette pas à d'autres malades", a encore martelé la ministre.

La réunion hebdomadaire du Comité de sécurité sanitaire européen qui se tient mercredi devrait apporter des réponses. Et surtout servir de leçon aux autres pays. Même si le porte-parole de la commission s'est montré rassurant : "il n'y a pas d'inquiétude", la propagation du virus restant  "en Europe hautement improbable ".

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