Le don du sang pour les homosexuels bientôt autorisé ?
Un rapport remis mardi 16 juillet à la ministre de la Santé propose de revoir certains critères encadrant le don du sang, notamment concernant les hommes homosexuels, exclus jusque-là.
Olivier Varan, député socialiste et neurologue au CHU de Grenoble, relance le débat concernant l'autorisation pour les homosexuels ayant des pratiques sans risque de donner leur sang. Dans son rapport transmis au gouvernement mardi dernier, il préconise une actualisation des critères d'exclusion. En France, les hommes ayant des rapports avec des hommes ne sont pas autorisés à donner leur sang (au même titre que les transfusés et les mineurs) et ce, depuis la publication d'une circulaire en 1993, époque à laquelle les tests de dépistage du VIH n'existaient pas. Le député PS s'interroge sur cette exclusion : "elle est basée sur l'orientation sexuelle et non sur la réalité des pratiques". Il recommande ainsi de faire "évoluer le questionnaire de l'orientation sexuelle vers le niveau de risque individuel du donneur", comme le veut la procédure pour les hétérosexuels. Alors que l'Etablissement Français du Sang s'inquiète régulièrement de l'insuffisance des stocks disponibles, ouvrir les dons à certaines personnes semble être un enjeu majeur. Les 10 000 dons quotidiens ne permettent actuellement pas d'évoquer une pénurie mais la proposition s'inscrit dans un contexte estival qui requiert une vigilance toute particulière pour les autorités sanitaires. Le besoin est en effet permanent et les produits sanguins de très courte durée de vie. Pour autant, les avis divergent. Une étude française publiée dans la revue The Lancet avait notamment annoncé en 2010 un risque d'infection par le VIH 200 fois plus élevé chez les hommes homosexuels que chez les hétérosexuels. En décembre dernier, Marisol Touraine, ministre de la Santé, s'était prononcée contre le don du sang par les homosexuels. Reste à connaître l'avis du comité d'éthique.
Plusieurs pays, comme la Grande Bretagne, la Suède ou l'Australie sont déjà revenus sur ce point en autorisant le don du sang pour les homosexuels avec divers délais d'abstinence sexuelle.