Cancer et travail : réduire les inégalités sociales Anticiper et communiquer : les clés pour bien reprendre
Si la reprise du travail est parfois difficile, c'est en bonne partie parce qu'elle n'est pas suffisamment préparée. Il n'est pas rare que l'employé reprenne son poste du jour au lendemain, sans même avoir revu son responsable ou quiconque de l'entreprise.
Rien n'a donc pu être réfléchi en amont et l'employé comme l'entreprise se trouvent pris au dépourvu, à devoir gérer au jour le jour les aléas liés au nouvel emploi du temps, au fait que l'employé a probablement manqué des informations importantes lors de son absence, etc.
Pas d'organisation
Même le médecin du travail ignore le plus souvent tout de l'état de santé de son patient, à moins que celui-ci ait pris la peine de l'en informer. En effet, aucun système n'est prévu pour que l'information émanant du médecin traitant soit transférée au médecin du travail dans ce genre de situation. C'est donc au patient de prendre rendez-vous, s'il le souhaite car rien ne l'y oblige, avec la médecine du travail. Pourtant, là encore, une meilleure communication permettrait de préparer le retour en amont, afin que tout se passe pour le mieux.Une enquête de Bruno Maresca, chercheur au Credoc, révèle d'ailleurs que la France fait figure de mauvaise élève par rapport à l'Allemagne. Il a étudié la gestion de la reprise du travail après un cancer dans neuf entreprises, françaises ou allemandes. En France, des dispositifs pour éviter la pénalisation financière ou pour aménager le poste de travail existent bien. Mais ils sont peu connus et, par conséquent, peu utilisés. La gestion, même au sein d'une entreprise, se fait finalement au cas par cas. A l'inverse, l'Allemagne dispose d'une gestion de la maladie très organisée, étroitement liée à l'intégration des personnes handicapées dans l'entreprise. Ainsi, communication et anticipation aident à passer ce cap difficile de la reprise professionnelle.