L'échothérapie, une alternative à la chirurgie pour traiter les tumeurs bénignes du sein
La Haute autorité de santé vient de donner son feu vert à la société française Theraclion, qui commercialise l'Echopulse. Un essai clinique auprès de 300 femmes va démarrer.
L'échothérapie est un traitement non-invasif, donc sans incision, ni cicatrice, mais aussi sans hospitalisation, puisqu'elle se pratique en ambulatoire. Cette technique innovante vise en fait à traiter les adénofibromes du sein bénins de manière ciblée, sans détruire les cellules saines qui l'entourent.
En France, une femme sur 10 est concernée par ces tumeurs bénignes, généralement diagnostiquées entre 15 et 35 ans. Dans la plupart des cas, une surveillance médicale suffit car il s'agit de lésions bénignes, qui n'évoluent pas en cancer (risque quasi nul). Néanmoins, comme elles sont bien plus fréquentes que les atteintes malignes, ces tumeurs bénignes s'accompagnent d'un fort retentissement psychologique en raison de l'anxiété qu'elle suscite. Aussi, lorsque les adénomes sont volumineux (la taille varie de 1 à 15 cm), inesthétiques ou gênants, la chirurgie est indiquée. Actuellement en France, sur 60 000 cas détectés chaque année, 10 000 femmes se font opérer. L'échothérapie pourrait donc présenter une alternative non invasive et rapide.
En pratique, l'échothérapie ressemble à une échographie classique, sauf qu'elle nécessite pour la patiente d'une anesthésie locale. Et pour cause : l'échopulse envoie des ultrasons de haute intensité sur la lésion. Cela génére un réchauffement tissulaire localisé (environ 85°C) qui provoque une "fonte" des cellules, c'est-à-dire que la lésion est brûlée et entièrement détruite. L'intervention est rapide, 45 minutes maximum.
L'échothérapie est déjà pratiquée en France, mais elle n'est pas prise en charge, malgré un coût de 1300 euros. La société Théraclion, spécialisée dans l'équipement médical de haute technologie utilisant les ultrasons thérapeutiques, va pouvoir lancer un essai clinique sur 300 femmes atteintes de tumeurs bénignes du sein dans 12 hôpitaux. En effet la Haute autorité de santé (HAS) lui a accordé le premier label Forfait innovation, qui va donner lieu au financement d'un essai clinique. Objectif : démontrer que le traitement de ces fibromes du sein par ultrasons focalisés de haute intensité écho guidés est moins coûteux et aussi efficace que la chirurgie. Dans le cadre de cet essai, l'échothérapie sera, à titre dérogatoire, entièrement prise en charge, donc gratuit pour les patientes.