Le nombre d'IVG est stable en France, mais inégalement réparti

Le dernier rapport de la DREES montre une stabilité de l'IVG en France depuis 10 ans, mais l'accès à l'avortement reste inégal selon les régions.

Le nombre d'IVG est stable en France, mais inégalement réparti
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Depuis janvier 2015, à l'occasion des 40 ans de la loi Veil, Marisol Touraine a annoncé une série de mesures, dans le cadre de la mise en place d'un programme national d'action visant à améliorer l'accès à la contraception et à l'IVG. La Commission sur les données et la connaissance de l'IVG a également été créée pour faire le point et établir certaines recommandations. Alors, qu'en est-il aujourd'hui ? Dans son nouveau rapport publié ce mercredi 27 juillet et commandé par le Ministère des Affaires Sociales et de la Santé, la DREES fait un état des lieux sur le nombre d'avortements pratiqués en France et révèle de nombreuses disparités selon les régions. 

Le nombre d'IVG reste stable depuis 10 ans. La Commission indique que le nombre d'IVG en France est "relativement" stable depuis une dizaine d'années, avec 218 100 IVG réalisées en 2015, contre 229 000 en 2013. Ce sont les femmes de 20 à 24 ans qui sont les plus concernées par le recours à l'IVG, avec un taux de 27 IVG pour 1 000 femmes en 2015, précise le rapport. Si l'on constate une diminution du nombre d'avortements chez les moins de 20 ans depuis 2006, le taux d'IVG est en revanche en augmentation chez les plus de 25 ans sur cette même période.

De fortes disparités entre les régions. De fait, le nombre d'IVG peut varier du simple au double d'une région à l'autre, comme le précisait déjà la précédente étude de la DREES. La Commission confirme donc que "les taux de recours à l'IVG varient, en France entière selon les régions, de 11 à 34 IVG pour 1 000 femmes de 15 à 49 ans en 2015". 

Une inégalité d'accès. Le rapport dénonce aussi les difficultés d'accès à l'IVG en fonction des périodes, comme à Noël ou pendant le mois d'août, mais aussi locales, avec une offre inégale d'une région à l'autre. Pour la Commission, "l'évolution du paysage hospitalier" pourrait également expliquer les différences d'accès observées entre les régions. Outre ces inégalités géographiques, certaines femmes auraient des difficultés particulières à accéder à l'IVG. Notamment les mineures, les femmes en situation précaire, et celles en situation irrégulière. 

Un renforcement de l'information. Dans son rapport, la Commission sur les données et la connaissance de l'IVG a exprimé ses recommandations. Elle préconise notamment une meilleure information des professionnels de santé quant aux difficultés du parcours de soins, d'accès, et aux inégalités sociales, le renforcement du respect de confidentialité, ainsi qu'une amélioration des connaissances et des attentes des femmes en matière de soins et de suivi post-IVG.