Arrêt de Diane 35 : les gynécologues sont réservés
Suite à l'annonce par l'Agence du médicament de la suspension de Diane 35, médecins et patientes s'interrogent. Le Syndicat des gynécologues dénonce des lacunes en matière de solutions thérapeutiques alternatives.
Lors de l'annonce de la suspension de Diane® 35, médicament contre l'acné également utilisé comme contraceptif, l'Agence du médicament indiquait qu'il existait des alternatives thérapeutiques. Des propos que ne semblent pas partager le Syndicat des gynécologues (Syngof). Dans un communiqué du 31 janvier, il s'interroge en effet sur "les lacunes en matière de solutions thérapeutiques alternatives" pour les jeunes femmes qui utilisent Diane® 35. De plus, il fait part de ses doutes concernant l'isotrétinoïne, une molécule utilisée dans le traitement de l'acné. On se souvient en effet que le Roaccutane®, à base d'isotrétinoïne, avait été retiré du marché par le laboratoire suite à de nombreuses plaintes déposées en France et aux Etats-Unis, le médicament étant soupçonné d'être responsable de dépressions et de suicides. Aujourd'hui ses génériques (Curacné®, Procuta®, Contracné® ou encore Isotrétinoïne Teva®) sont toujours disponibles et "la disparition de Diane en fera accroitre l'usage", assure le Syngof. Par ailleurs, il signale que Diane® 35 évite des cures d'antibiotiques au long court nécessaires au traitement de l'acné et conclut qu'il ne s'agit donc pas "d'une substitution facile par des produits inoffensifs." Des propos modérés par la dermatologue, Marie-Estelle Roux, pour qui "si des effets indésirables existent avec l'isotrétinoïne, il sont bien connus et bien maîtrisés. Ils dépendent de la dose prescrite et disparaissent à l'arrêt du traitement." Quoi qu'il en soit, il ne faut surtout pas interrompre Diane 35 brutalement. Ce traitement anti-acnéique a aussi une action contraceptive, assure le Dr Harvey, gynécologue. "Le risque associé à la prise de Diane 35 est de toute façon inférieur à celui d'une grossesse non désirée et non planifiée."
EN VIDEO : le planning familial s'étonne de la suspension de Diane 35